"Jazz is not just Music. It's a way of Life, It's a way of Being, A way of Thinking". Nina Simone

MERRY CHRISTMAS YOU ALL, FOLKS !

 

Le morceau du mois

JAZZ AT LINCOLN CENTER With Wynton MARSALIS Feat. Cecile MCLORIN SALVANT

Have Yourself A Merry Little Christmas

Un autre Noel !

Tom WAITS / Christmas Card From A Hooker In Minneapolis

Disques

Gregory PORTER / Nat "King" Cole & Me

Ce disque est tout simplement une évidence ! Qui d'autre en effet que Gregory Porter a aujourd'hui le talent pour se lancer dans l'aventure d'un hommage à Nat King Cole ? Personne bien sûr. Les "disques hommages" réservent souvent plus de mauvaises surprises que de bonnes. Il s'agit souvent pour des artistes en perte de vitesse de redonner un peu de souffle à leur carrière. Avec Gregory Porter, on est loin de ces préoccupations mercantiles. En réalité avec ce disque, il raconte sa propre histoire, celle de son enfance. Voici ce qu'il en dit : "Mon père ne faisait pas partie de ma vie, il ne s'occupait pas de mon éducation, il ne montrait aucun intérêt pour moi. Alors, quand j'ai entendu Nat chanter des choses comme "Pick Yourself Up, Dust Yourself Off, Start All Over Again" (Relève-toi, enlève la poussière de tes vêtements, recommence tout depuis le début) c'était comme les conseils d'un père à son fils. J'entendais ces paroles sortir des enceintes comme si Nat les adressait à moi et à personne d'autre. J'écoutais ses albums et je m'imaginais que Nat était mon père".
Son interprétation, toute en retenue et en émotion, de la très belle chanson de Gladys Shelley "I Wonder Who my Daddy Is" (je me demande qui est mon père) résume à elle seule l'esprit de ce disque.

Voilà, depuis cette époque Nat King Cole voyage en filigrane aux côtés de Gregory Porter qui a eu la sagesse d'attendre d'avoir acquis une maturité musicale suffisante pour réussir son ambitieux projet, honorer dignement Nat. Il faut dire que sa voix s'accorde parfaitement avec le répertoire de Nat King Cole, c'est tout à fait "dans l'esprit" sans pour autant tomber dans l'imitation facile (écoutez "Nature Boy" ou "L-O-V-E", par exemple). Aux 14 reprises, Gregory Porter a ajouté une composition personnelle "When Love Was King". Il est entouré de Christian Sands (piano), Reuben Rodgers (contrebasse) et Ulysses Owens (batterie) avec en Guest, Terence Blanchard, superbe à la trompette.
Seul petit bémol, les arrangements de Vince Mendoza, un peu trop "Hollywoodiens" à mon goût sur certains titres. Mais, cet opus n'en reste pas moins un très grand disque.

Si vous vous posez la question de savoir pourquoi Gregory Porter porte toujours une casquette et une cagoule, voici sa réponse lors d'une interview en 2012 : "J'ai subi plusieurs opérations de la peau et je m'habille ainsi depuis quelque temps déjà et je continuerai encore pour un bon moment. Les gens me reconnaissent désormais grâce à ça. C'est ainsi".

       

Stan LAFERRIERE Big One / A Big Band Jazz Saga

Multi instrumentiste, chanteur, compositeur, arrangeur mais aussi conférencier et pédagogue, Marc Laferrière est un personnage incontournable de la scène musicale Française. Pour revisiter l'histoire des Big Bands de Jazz, du Ragtime à nos jours, il aurait pu se contenter de reprendre un Standard de chaque style et de chaque époque. Au lieu de çà, il a choisi de composer lui-même les vingt morceaux de l'album, dans "l'esprit" de ses prestigieux devanciers (Count Basie, Benny Goodman, Duke Ellington, Dizzy Gillespie ...). Pari risqué mais pari totalement réussi. Ce qui n'aurait pu être qu'un hommage de plus est un véritable enchantement. Les compositions, les arrangements, les musiciens du Big Band, tout est parfait.
Chapeau bas M. Laferrière !

  

Bad News

Jon HENDRICKS (16/09/1921 - 22/11/2017)

Avec la disparition de Jon Hendricks, c'est une page majeure de l'histoire du Jazz moderne qui se tourne. Dans les années cinquante, il a révolutionné le Jazz vocal en donnant ses lettres de noblesse à la technique du "Vocalese", celle-ci consistant à mettre des paroles sur des solos ou des orchestrations et à les chanter en reproduisant fidèlement les instruments.
Le disque fondateur, "Sing A Song Of Basie" a été enregistré en 1957 par le trio Dave Lambert, Jon Hendricks & Annie Ross. Par la suite, ce style sera notamment repris par Mimi Perrin et les Double Six dont la version de "For Lena And Lennie" de Quincy Jones reste pour moi le sommet du genre.
On peut également citer la superbe interprétation par Manhattan Transfer, du "Four Brothers" de Jimmy Giuffre sur l'album "Vocalese Live" (1987).
Jon Hendricks aura inspiré de nombreux chanteurs de Jazz, en particulier Al Jarreau, Bobby McFerrin, Marc Murphy ou encore Kurt Elling.

"Dave Lambert and I were like brothers. But when we first went in to record that album, Dave brought too many Dave Lambert singers. They didn't swing. They were like a commercial choir, without that hip feeling. After a while, it wasn't working. I told Dave, we have to get some more african-Americans in here. Dave said, well, I guess so. But Creed Taylor said, no, no, no more singing. No more mass. I don't have any more money. Whatever we do, you three have to do it".

Jon Hendricks, à propos de l'enregistrement de "Sing A Song Of Basie".

       

       

Ecoutez Français ! (2e épisode) - La chronique de Philippe VINCENT

Comme nous le disions dans notre chronique d’octobre, les musiciens français sont à l’honneur en cette fin d’année, tant par la quantité des nouveautés qu’ils sortent (ce qui motive ce deuxième « épisode ») que par la qualité de chacune d’elles. Si nous avions choisi précédemment de parler des plus établis qui se sont attachés à une esthétique relativement classique, faisons place ici à des musiciens pas toujours reconnus à leur juste talent et dont les projets sont marqués du sceau d’une modernité plus contemporaine.

Paradoxalement, c’est avec une formule orchestrale presque centenaire que Loïs Le Van présente son troisième album, Rendez-vous à l’ovyne (Cristal Rec./Sony), puisqu’il y est en compagnie du Bravo Big Band, superbe grand orchestre belge qui a grandi à l’ombre du fameux Brussels Jazz Orchestra et qui regroupe une bande de jeunes affamés de musique qui ont fait leurs armes entre Amsterdam, Bruxelles et Paris. Signant l’intégralité d’un répertoire fort bien arrangé, ce disciple de David Lynx à la voix de baryton léger aime fréquenter les hauteurs de la gamme comme le faisait Chet Baker, ajoutant l’étrange à la poésie. Loin des crooners et autres scatteurs, Loïs Le Van impose sa voix douce dans la cour des grands.

 

Un cran plus haut vers le rêve, Claudia Solal, en compagnie de Benjamin Moussay aux claviers (piano, fender rhodes, synthétiseur), nous emmène dans un mo
nde à la croisée de la pop, de la musique contemporaine et de certaines formes du jazz actuel (Butter In My Brain-Abalone/L’Autre Distri). Affranchie du swing, la chanteuse propose un programme entièrement original que son bilinguisme lui a permis de rendre convainquant en anglais, une vieille complicité entre les deux artistes assurant la réussite d’un duo que l’on entendra pas dans les ascenseurs. Une fois encore, Martial Solal peut être fier de sa fille !

 

Un cran plus haut vers le son électro, voici Can Of Worms, le premier album de Watchdog, duo formé par Anne Quillier (piano, Fender Rhodes, Moog) et Pierre Horckmans (Clarinette basse). Là aussi aux frontières du jazz et de diverses musiques actuelles, ce mélange acoustique/électrique nous emmène vers des contrées sonores très éloignées elles aussi des ascenseurs. Mais qui d’autre que le jazz pourrait accueillir une musique aussi inventive, novatrice et transgenre ? Ecoutez et laissez-vous promener dans un paysage musical que vous ne soupçonniez peut-être pas.

 

 

Encore de la clarinette basse me direz-vous ! Oui mais j’aime ce son boisé comme un bon médoc et  dont la douceur n’a d’égal que la profondeur. En la matière, on peut faire confiance au talent de Jean-Marc Foltz pour convaincre les ignorants. On se souvient de son Eleandra Suite (avec Claudia Solal !) et plus récemment de son Gershwin magnifique en duo avec Stéphane Oliva. Et c’est encore un enregistrement fait au Studio La Buissonne sur le label « Vision Fugitive » (leurs CD sont de véritables petites œuvres d’art) que Foltz nous sort ses Legends of the Fall (Distri. L’autre Dist) en compagnie du guitariste Philippe Mouratoglou, autre fidèle du label. Le silence y est aussi beau que la musique et si Manfred Eicher n’avait pas autant de références à son catalogue ECM, il se mordrait les doigts de ne pas l’avoir produit. Ecoutez, c’est vraiment beau.

 Directeur de la Société OMD (1983-1996) spécialisée  dans la  distribution de  labels de jazz (Enja, Timeless,  Muse,  Sunnyside, GRP,  etc), créateur du label IDA  Records (1984-  1998) qui enregistra  Barney Wilen, Louis  Sclavis,  Laurent de  Wilde, Enrico Pieranunzi et  bien  d'autres, Philippe Vincent est membre de  l'Académie du  Jazz  et collaborateur régulier de Jazz Magazine/Jazzman  depuis  2008.

Un morceau, une histoire

Paul SIMON / Kathy's Song

"Kathy's Song" est certainement la plus jolie chanson d'amour écrite par Paul Simon. Elle figure sur l'album "Sounds Of Silence " (1966) du duo qu'il formait avec Art Garfunkel. Au début des années 60, les deux compères étaient partis pour l'Angleterre, ils se produisaient dans des petits clubs folks et chantaient même parfois dans la rue pour se procurer un peu d'argent. Kathy Chitty dont Paul Simon était tombé amoureux se chargeait de recueillir, dans une casquette de marin, les piécettes que voulaient bien leur donner les passants. Ainsi est née cette merveilleuse chanson, une de celles qui donnent le frisson à chaque fois qu'on l'écoute. Kathy Chitty a inspiré deux autres chansons à Paul Simon "Homeward Bound" (Album "Parsley, Sage, Rosemary And Thyme" 1966) et "America" (album "Bookends" 1968).

I hear the drizzle of the rain            And from the shelter of my mind
Like a memory it falls                     Through the window of my eyes
Soft and warm continuing               I gaze beyond the rain-drenched streets
Tapping on my roof and walls          To england where my heart lies

       

Peu d'artistes se sont risqués à reprendre "Kathy's Song" tant il est difficile d'égaler la version originale. On peut toutefois mentionner l'interprétation tout à fait remarquable d'Eva Cassidy sur l'album "Time After Time" (2000) .

Livre (Une belle idée de cadeau pour Noël)

Clovis GOUX / La disparition de Karen Carpenter

Groupe emblématique d'une certaine Amérique des années soixante dix, traditionnelle et conservatrice, les "Carpenters" ne sont pas vraiment ma tasse de thé même s'ils ont quelques jolies chansons à leur actif. En revanche, j'ai toujours été fasciné par l'histoire tragique de Karen Carpenter. Dans son livre, Clovis Goux raconte sa longue descente aux enfers sur fond d'anorexie mentale. Il résume par ailleurs très bien la musique des Carpenters "un soft rock romantique exalté par les arrangements mielleux de Richard Carpenter et magnifié par la voix magnétique de sa soeur Karen". Mais il va bien au delà en dressant un tableau époustouflant des années 50 à 70. On y croise Charles Manson, JFK, Nixon, le Vietnam, les Beach Boys, Elvis, les Beatles, la télé et les Malls et bien sûr, l'anorexie.
C'est réellement passionnant et très bien écrit.

Le plus grand succès des Carpenters "(They Long To Be) Close To You" est une reprise du morceau de Hal Davis et Burt Bacharach, enregistré pour la première fois par Richard Chamberlain en 1963. Il en existe de multiples autres versions, pas toujours très réussies d'ailleurs ! Il y en a pourtant une, ou plutôt deux, par la même artiste, la chanteuse de Jazz Suédoise Rigmor Gustafsson, que je trouve absolument remarquables. La première, assez "classique" sur l'album éponyme (2004), enregistré avec le trio de Jacky Terrasson et la seconde, vraiment étonnante, sur l'album "Calling You" (2010) où elle est accompagnée par le Radio String Quartet Vienna.

Une anecdote, Karen Carpenter avait été élue, en 1975, "Meilleur batteur de Rock" devant John Bonham de Led Zeppelin. Celui-ci très fâché, à juste titre d'ailleurs, avait alors déclaré "She Couldn't Last Ten Minutes With A Zeppelin Number".

       

"Le chant angélique de Karen Carpenter élève la musique d'ascenseur distillée par le groupe au niveau des sphères célestes". Clovis Goux

Un peintre à découvrir ou à redécouvrir

Jean DUFY

Jean Dufy (1888 - 1964) était le frère cadet de Raoul. S'il n'a jamais atteint la notoriété de son aîné, il jouit toutefois d'une réputation internationale et ses œuvres sont exposées dans des musées aussi prestigieux que l'Art Institute Of Chicago et le MOMA à New York. Il est également connu pour les décors qu'il réalisa entre 1916 et 1934 pour la fameuse marque de porcelaine de Limoges, "Haviland". Parmi ses thèmes d'inspiration favoris, on peut citer Paris, le cirque et la musique. Pour l’exposition universelle de 1937 à Paris, le directeur de la compagnie Parisienne d'électricité confie à Raoul la décoration du pavillon de l'électricité. Jean l'aidera à réaliser "La fée électricité" une immense fresque de 600 m2. En 1948, il s’installe en Touraine, dans le village de Boussay où il décède le 12 mai 1964.

La Seine au Pont du Carrousel (Huile sur Toile vers 1945 - 1950)

Une photo, une histoire

Florence - Giardino Delle Rose - 25 août 2017

Florence insolite et secrète ! Situé en contrebas de la Piazzale Michelangelo mais pourtant à l'écart du flot des touristes qui arpentent la capitale Toscane, le "Giardino Delle Rose" (jardins des roses) est un havre de paix qui offre une vue superbe sur la ville. Aménagé en terrasses sur 1 hectare, il compte plus de 350 variétés de rosiers ainsi qu'un petit jardin Japonais "Shorai", offert par la ville de Kyoto avec laquelle Florence est jumelée. Mais le véritable trésor du jardin, ce sont les 12 sculptures données en 2011 par l'artiste Belge Jean-Michel Folon parmi lesquelles ce "Je me souviens" en bronze.

Les albums photos en ligne sur Adobe Spark

Une photo, une histoire - Souvenirs du monde

Chaque mois où presque, je publie une photo sur ce Blog, dans la rubrique "Une photo, une histoire".
J'en ai rassemblé quelques-unes (et d'autres) sur "Adobe Spark".
Vous pouvez les retrouver en cliquant sur le lien ci-dessous ou en scannant le QR Code avec votre smartphone

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Photos et histoires de New York - Souvenirs de "Big Apple"

"Photos et histoires de New York", un 2e album photos est en ligne sur "Adobe Spark"
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Souvenirs de Florence - La ville où l'Art est Roi

"Souvenirs de Florence" un 3e album photos est en ligne sur "Adobe Spark" à partir du lien ci-dessous ou en scannant le QR Code avec votre smartphone

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Raoul Dufy - "Réception d'un Amiral Anglais" - Lithographie 33 X 40,60 - Collection privée

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