Les News 2017 - Novembre

"Jazz is not just Music. It's a way of Life, It's a way of Being, A way of Thinking". Nina Simone

Le morceau du mois

Bill CHARLAP / Autumn In New York

 

Disques

Fred HERSCH / Open Book

Double actualité pour l'un des meilleurs pianistes contemporains (si ce n'est le meilleur !). Il vient de publier ses mémoires "Good Things Happen Slowly - A Life In And Out Of Jazz" et en parallèle, de sortir son onzième album solo "Open Book". Comme à son habitude, il mêle compositions originales et reprises choisies avec soin ("Whisper Not" de Benny Golson ou "Zingaro" d'Antonio Carlos Jobim, par exemple), le clou de l'album, si je puis dire, étant "Through The Forest", une pièce originale de près de 20 minutes dans laquelle le pianiste développe toute la palette de son art.

"Au cours de ces 25 dernières années, j'ai découvert qui je suis, ce que j'aime et ce dont j'ai envie de parler. Mais j'essaie toujours de creuser plus profond. Du coup, j'ai pensé à l'opportunité de faire un album qui soit comme une fenêtre ouverte sur ce que je joue à la maison et que je n'ai pas encore présenté en public".

Fred Hersch

Le 16 novembre, lors de la cérémonie de remise des prix Jazz et Blues, l'Académie Charles Cros a décerné un grand prix "In Honorem" à Fred Hersch pour l'ensemble de sa carrière.

Cécile MCLORIN SALVANT / Dreams And Daggers

Deux ans après "For One To Love", La chanteuse Franco-Américaine est de retour avec ce double album Live. Elle a enregistré la plupart des 23 morceaux au Village Vanguard et au DiMenna Center à New York avec son Trio habituel, Aaron Diehl (Piano), Pail Sikivie (Bass) et Lawrence Leathers (Drums). Les autres titres ont été enregistrés en studio avec un quatuor à cordes. Ma préférence va aux morceaux en public. En effet, c'est sur scène que la chanteuse, tour à tour bouillante et mélancolique, exprime le mieux tout son talent, sachant à merveille captiver son auditoire. Les morceaux que je préfère : "You've Got To Give Me Some", une chanson au texte à double sens, popularisé par Bessie Smith et qui fait s'esclaffer le public; "Wild Women Don't Have The Blues", un Blues au beau texte féministe, en hommage à Ida Cox et "Runnin' Wild", qu l'on connait grâce à la version mythique de Marilyn Monroe dans le film de Billy Wylder "Some Like It Hot" (Certains l'aiment chaud).
Cécile McLorin Salvant sera en tournée en France en janvier prochain.
Retrouvez toutes les dates sur son site.

http://www.cecilemclorinsalvant.com/

Żądza / Momentum

Le "Maxiphone Collectif" a été créé il y a 15 ans dans le Limousin.
Son ambition : "Se réunir au sein d'une famille librement choisie autour de projets artistiques mutuellement consentis. Pourquoi ? En vue de fédérer les énergies très individualistes, calmer les narcissismes trop développés, fusionner des compétences aussi différentes que complémentaires, imaginer des pratiques communautaires inédites, construire un outil partagé de création et de diffusion, promouvoir des formes d'organisation autogérées et correctement rémunérées, inventer un langage commun sur la base de matériaux accumulés et improvisés ensemble". Parmi les productions de ce label pas comme les autres, voici "Momentum", l'album du trio Żądza.
Żądza signifie "quête" en Polonais et c'est bien une quête musicale que nous proposent Nicolas Granelet (compositions, piano, Rhodes, machines), Dominique Bénété (Contrebasse, effets) et Alban Guyonnet (Percussions, effets).
Ils synthétisent de multiples influences, le Jazz, la musique contemporaine, les sonorités Africaines (j'y ai même retrouvé pour ma part quelques réminiscences de Yes et de Magma). Ils créent ainsi une musique envoûtante, tour à tour sereine et explosive.
Un bel album à découvrir !

Le Swing de l'Abbaye - La chronique de Philippe VINCENT

« Le jazz, c’est comme les bananes, ça se consomme sur place » écrivait Sartre en 1947 à propos d’une soirée passée au Nick’s Bar lors d’un voyage à New-York. Ces mots ne pouvaient mieux qualifier une jam session peu probable à laquelle j’eus le privilège d’assister le 30 septembre dernier à l’Abbaye de Puypéroux (Charente), lieu enchanteur où le festival Respire Jazz plante son barnum chaque année les premiers jours de juillet. En ce début d’automne où le froid était notre pénitence mais l’absence de pluie la bénédiction de Dieu, le guitariste Pierre Perchaud (nous avons salué ici le mois dernier l’album Pelican Blues de son groupe Fox avec Chris Cheek) y fêtait son mariage avec la jolie Sarah. Vieil ami des parents du guitariste que j’ai vu naître, j’avais donc le plaisir de me joindre pour l’occasion à une famille qui n’est pas la mienne par le sang mais par le cœur et à laquelle je suis lié par un demi-siècle d’affection commune.  Outre les frères et  sœurs et les cousins et cousines, Pierre avait eu la bonne idée de convier quelques-uns de ses amis musiciens eux aussi venus pour la plupart en famille.

D’abord le bassiste Nicolas Moreaux (son complice de Fox) et le saxophoniste Stéphane Guillaume, tous deux témoins du marié. Mais aussi un trio de batteurs haut de gamme : André Charlier, Karl Jannuska et Antoine Paganotti. Le pianiste-organiste Benoît Sourisse était de la fête lui aussi tout comme le guitariste Matthis Pascaud. Inutile de dire que tout ce beau monde allait se retrouver dans une longue jam nocturne lancée par le trio « roots » de Thomas Ottogalli, guitariste également. Les uns remplaçant les autres au gré des morceaux devant un public composé en partie de non-initiés, chacun dans l’assistance comprit ce soir-là ce qu’était le jazz. Jusqu’à la touche finale. Deux jeunes neveux de Pierre ne purent s’empêcher de rejoindre les jazzmen. Paul Walczak, 9 ans, prit possession de la batterie avec une assurance et une décontraction propres à son âge, lui qui est élève en trombone. Et son frère Bastien, 14 ans, violoniste classique, s’appropria le Fender Rhodes avec bonheur. Mais rien de bien étonnant à cela quand on sait que, par sa mère, Pierre Perchaud fait partie de la quatrième génération de musiciens dans la famille. Comme quoi la musique classique peut mener à tout. Vive les mariés !

Si les concerts et plus encore les jam sessions sont le cœur battant du jazz, les disques sont les livres qu’écrivent les musiciens pour nous faire connaître leurs œuvres nouvelles. Si la place me manque pour parler d’une production toujours pléthorique à la rentrée (on se rattrapera le mois prochain), difficile de passer sous silence le centième anniversaire de la naissance d’Ella Fitzgerald qui donne  lieu à de multiples rééditions parmi lesquelles les fabuleux concerts de Berlin (1960) et de Rome (1958), tous les deux sur le label Essential Jazz Classics (Distri. PIAS), et à la sortie d’un inédit formidable, Live at the Concertgebouw 1961, chez Fondamenta/Devialet qui a réussi, comme à son habitude, une restauration sonore superlative de la bande d’origine.

Mais c’est aussi le centenaire de la naissance de Thelonious Monk, et c’est un spécialiste qui le célèbre de façon bien vivante. Les connaisseurs savent que le pianiste Laurent de Wilde écrivit un excellent livre il y a une vingtaine d’années sur le génial pianiste (Monk /L’Arpenteur), et chacun se demandait pourquoi il ne lui avait jamais consacré d’album. Il faut croire que l’ombre du maître l’intimidait et qu’il cherchait comment lui rendre hommage sans l’imiter ou le copier. Avec  New Monk Trio (Gazebo/L’Autre Distri), il nous prouve qu’il a bien fait d’attendre, de laisser macérer toute la musique du génie dans sa tête bien pleine de vrai musicien. Sa relecture des compositions du pianiste conjugue à la fois le respect de la musique de Thelonious et l’actualisation de sa forme. Modifications de tempo, altérations des formes, regroupements de mélodies dans un seul morceau, les arrangements de Laurent de Wilde sont une relecture intelligente et inventive de Monk. Avec la paire rythmique d’excellence avec laquelle il est complice depuis des années, c’est vraiment le pied !

 Directeur de la Société OMD (1983-1996) spécialisée  dans la  distribution de  labels de jazz (Enja, Timeless,  Muse,  Sunnyside, GRP,  etc), créateur du label IDA  Records (1984-  1998) qui enregistra  Barney Wilen, Louis  Sclavis,  Laurent de  Wilde, Enrico Pieranunzi et  bien  d'autres, Philippe Vincent est membre de  l'Académie du  Jazz  et collaborateur régulier de Jazz Magazine/Jazzman  depuis  2008.

Un morceau, une histoire

Richard RODGERS & Lorenz HART / Isn't It Romantic

Ce standard de Richard Rodgers et Lorenz Hart a particulièrment séduit les réalisateurs puisqu'il a été repris dans de nombreux films, depuis "Love Me Tonight" de Rouben Mamoulian en 1932 jusqu'à "The Out Of The Towner" de Sam Weisman en 1999. Mais on se souvient plus particulièrement de "Sabrina" de Billy Wilder (1954) avec la lumineuse Audrey Hepburn.
Dans son ouvrage "American Popular Song - The Great Innovators", Alec Wilder qualifie "Isn't It Romantic" de "Perfect Song". Il est vrai que la mélodie est particulièrement réussie.
Quelques versions, elles aussi très réussies, en particulier celle de Carmen McRae qui reste pour moi de loin la meilleure.

Mel Tormé "It's A Blue World" (1955)

Carmen McRae "Book Of Ballads" (1958)                               Bill Evans Trio "Live At Shelly's Manne - Hole" (1963)

"Un morceau, une histoire", c'est en quelque sorte aussi une émission de radio.
Chaque dimanche soir, de 19 h à 20 h sur France Musique, Laurent Valero nous propose dans son émission "Repassez-moi l'Standard", des versions, souvent peu connues, de morceaux aussi fameux que "Round Midnight", "Bluesette", "Moon River" ou encore "Chega De Saudade".

Juste avant à 18 h, c'est Jérôme Badini qui officie avec "Les légendes du Jazz" Il nous régale avec des concerts toujours exceptionnels (Ben Sidran en 2015, Dizzy Gillespie en 1971 ou encore Sarah Vaughan en 1985, par exemple).

Deux belles heures de musique pour bien commencer la soirée du dimanche !

Ce n'est pas du Jazz, mais ...

COWBOY JUNKIES / Trinity Revisited

"Cowboy Junkies" est un groupe Canadien formé dans les années 80, à Toronto. Son inspiration musicale va du Blues au Rock en passant par la Pop et la Folk Music. "Trinity Revisited" a été enregistré en 2006 pour célébrer le vingtième anniversaire de leur plus célèbre album "The Trinity Session" (1988). Les titres de l'album original ont été entièrement ré imaginés, en particulier une véritable pépite, "Blue Moon", le standard de Richard Rodgers & Lorenz Hart, rebaptisé "Blue Moon Revisited - Song For Elvis" en hommage à l'interprétation si originale du "King". Cette version est absolument envoûtante. Toujours portée par la voix de Margo Timmins et par la guitare "Nelsonnienne" de son frère Michael, elle bénéficie de l'apport d'un Vic Chesnutt qui semble complètement habité par la musique et par la magie du lieux. En effet, "Trinity Revisited" a été enregistré dans The Holy Trinity Church de Toronto, là même où avait été enregistré "The Trinity Session", en un jour et avec un seul micro.

http://www.cowboyjunkies.com/

Il l'a dit et bien dit !

Quand on prononce le nom de Raphael Enthoven, on a généralement la réponse suivante, avec un petit sourire entendu, Ah oui, le "philosophe" des médias. Il est vrai que le succès dérange et que tenir une chronique à la radio, ce n'est pas digne d'un esprit élevé ! Pourtant, chaque matin vers 08 h 40 sur Europe 1, Raphael Enthoven nous distille son "Fin mot de l'info". C'est toujours pertinent, bien écrit et bien dit. Ce fut particulièrement le cas le jeudi 12 octobre.
Il réagissait au dernier numéro du magazine "Les Inrocks" qui mettait en couverture Bertrand Cantat et lui consacrait un long dossier. Je partage totalement l'indignation de Raphaël Enthoven mais je ne ferai pas plus de commentaires ici, je vous laisse vous faire votre propre opinion en écoutant la chronique.

Les Inrocks, "un magazine putassier qui met un meurtrier en une pour doper ses petites ventes"

Chaque jour, Raphaël Enthoven décrypte l'actualité par le prisme de la philosophie.Retrouvez "Le fin mot de l'info" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-fin-mot-de-linfo

https://www.dailymotion.com/video/x647p7o

Une nouvelle rubrique

Un peintre à découvrir ou à redécouvrir

Emilio PETTORUTI

Emilio Pettoruti (1892 - 1971) est un peintre Argentin né à La Plata. Très jeune, il fait plusieurs séjours en Europe et y découvre les mouvements avant-gardistes et futuristes. Il s'initie à la technique du collage et se passionne pour le Cubisme au contact de Juan Gris. Il peint alors, dans ce style, des séries de tableaux consacrés aux Arlequins et aux Musiciens comme ce magnifique "Quintet" (1927). Le SFMOMA (San Francisco Museum Of Modern Art) qui avait acquis cette oeuvre en 1941 l'a revendue à un collectionneur privé Argentin en 1984.
En 1930, Pettoruti prend la direction du Musée des beaux-arts de La Plata, poste qu'il quittera en 1952, en raison de désaccords avec le gouvernement Péroniste. Il s'installe alors en Europe et se consacre, jusqu'à la fin de sa vie, à la peinture abstraite.

"El Quinteto" - Huile sur toile - 131,5 X 149,5

Une photo, une histoire

Italie - Pietrasanta - 8 juillet 2017

Pietrasanta est une petite ville de Toscane située près de Lucca (Lucques). Son architecture et sa Piazza Del Duomo sont tout à fait remarquables mais sa notoriété tient surtout au fait que le peintre et sculpteur Colombien Fernando Botero y réside. Dans l'église de la Misericordia, on peut admirer de chaque côté de la nef, les deux fresques qu'il a réalisées, "la porte du paradis" et "la porte de l'enfer". Autre curiosité, les 1 200 parapluies accrochés au dessus de la Via Guizeppe Mazzini. Ils forment une sorte de ciel d'ombrelles volantes qui abritent agréablement les passants des ardeurs du soleil de la Versilia.

Une photo, une histoire - Souvenirs du monde

Chaque mois où presque, je publie une photo sur ce Blog, dans la rubrique "Une photo, une histoire".
J'en ai rassemblé quelques-unes (et d'autres) sur "Adobe Spark".
Vous pouvez les retrouver en cliquant sur le lien ci-dessous ou en scannant le QR Code avec votre smartphone

https://spark.adobe.com/page/9eTFQOBye1l7a/

Photos et histoires de New York - Souvenirs de "Big Apple"

"Photos et histoires de New York", un 2e album photos est en ligne sur "Adobe Spark"
à partir du lien ci-dessous ou en scannant
le QR Code avec votre smartphone

https://spark.adobe.com/page/kYq4mBZWIMkaZL

Souvenirs de Florence - La ville où l'Art est Roi

"Souvenirs de Florence" un 3e album photos est en ligne sur "Adobe Spark" à partir du lien ci-dessous ou en scannant le QR Code avec votre smartphone

https://spark.adobe.com/page/OO4sTcaYF54lT/

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Florence - Santa Croce - Agnolo Bronzino - "Descente du Christ aux Limbes" (Détail) - 06 décembre 2015

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