Les News 2019 - Octobre
{ } 27 sept. 2019
"Jazz is not just Music. It's a way of Life, It's a way of Being, A way of Thinking". Nina Simone
Le morceau du mois
TUCK And PATTI / Time After Time
Disques
Franck AMSALLEM / Gotham Goodbye


Adieu New-York, bonjour Paris tel est le sens de ce "Gotham Goodbye". Franck Amsallem, l'un de nos plus brillants pianistes, a passé 20 ans à New-York (de 1981 à 2001) et avec cet album, il a choisi en quelque sorte de mettre un point final à cette période. Il faut dire que son séjour à "Big Apple" aura été essentiel pour structurer l'artiste qu'il est devenu. Il étudie tout d’abord au prestigieux Berklee College Of Music à Boston puis à la Manhattan School Of Music où il obtient un Master. Nanti de ce solide bagage, il joue avec la fine fleur du Jazz New-Yorkais (Gerry Mulligan, Charles Lloyd, Harry Belafonte, Gary Bartz, Joshua Redman, Roy Hargrove ...).
Revenu en France, il s'affirme comme l'un des figures majeures de notre paysage musical. Cet album, constitué de compositions personnelles à l'exception de "Last Night When We Were Young" (Harold Halen & Yip Harburg) en est la preuve éclatante.
Il faut souligner la qualité des trois musiciens qui l'accompagnent tant leur contribution à la réussite de ce projet est importante.
Le saxophoniste Cubain Irving Acao, le contrebassiste Suédois Viktor Nyberg et le batteur Gautier Garrigue soutiennent et stimulent admirablement le pianiste.
Ce disque, comme bien d'autres que j'ai chroniqué sur ce Blog, démontre une fois de plus l'extraordinaire vitalité du Jazz en France.
Franck Amsallem présentera "Gotham Goodbye" au Sunside à Paris, le 29 octobre.
Pour mieux le découvrir, écoutez également le superbe "Out A Day" (1990), son premier album comme leader avec Gary Peacock (Bass) et Bill Stewart (Drums).
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Franck Amsallem "Gotham Goodbye" (trailer)
Introducing "Gotham Goodbye", the new album by French pianist Franck Amsallem. Irving Acao, tenor sax Franck Amsallem, piano Viktor Nyberg, double bass Gautier Garrigue, drums
Ahmad JAMAL / Ballades


A 89 ans, Ahmad Jamal est avec Sonny Rollins, Benny Golson ou encore Martial Solal l'un des derniers survivants des Jazzmen "historiques".
A l'inverse de "Colossus" qui a été contraint d’arrêter sa carrière, il continue de jouer sur scène, parcimonieusement certes (il s'est produit à Marciac le 4 août pour son seul concert dans un festival Européen cette année) et à enregistrer. "Ballades", son dernier opus, est principalement un album en solo (sept morceaux), complété par trois plages en duo avec le contrebassiste James Cammack. Ahmad Jamal nous propose de nouvelles versions de morceaux qui ont fait sa réputation, l'emblématique "Poinciana" bien sûr dans une interprétation tout à fait originale, mais aussi des compositions plus récentes comme "Marseille", tiré de l'album éponyme (2017). "Ballades" est l'album d'un sage qui tutoie la plénitude de son art.
A noter la superbe photo de pochette réalisée par le Studio Harcourt.
"Ma vie devient chaque jour plus intéressante. Je profite de chaque instant car je sais ce qu'il y au bout". Ahmad Jamal

New York - Blue Note - 23 mai 2009
Marie CARRIE / The Nearness Of You


Belle surprise et coup de cœur pour cet album de la chanteuse Marie Carrié. J'avoue que je ne la connaissais pas et c'est une véritable découverte.
Cet album est le fruit de la collaboration de Marie Carrié avec le guitariste Yann Pénichou auxquels se sont adjoints quelques pointures de la scène hexagonale comme le saxophoniste Alex Golino. Parmi ses références, elle cite Carmen McRae, Sarah Vaughan, Tania Maria ou encore Patti Cathcart.
Une belle voix profonde et pleine de swing, un sextet qui assure, des standards parfaitement revisités, en particulier un "Just in Time" qui décoiffe et un "Joy Spring" qui ne déplairait pas à Janis Siegel !
Et puis, pour clore l’album, un superbe "Sandu", la composition de Clifford Brown, sur lequel elle fait étalage de ses talents de Scatteuse.
Bref une artiste et un album qui méritent le détour.
Marie Carrié présentera son album au Sunset, à Paris, le 8 octobre.
A noter également un concept très original, le "Marie Carrié Jazz Affair". La chanteuse donne des concerts privés,
à domicile, avec au choix 2, 3, ou 4 musiciens. Profiter du Jazz chez soi, être au plus près des artistes, c'est une expérience unique. Si çà vous tente, voici le contact : Patrice Legay 06 73 48 63 52.
Disques - Les sorties en bref

Dans la production récente, voici quelques albums qui méritent le détour.

De Chassy - Vourc'h - Savy - Rodde / Schubert - Ellington
Un album étonnant et pour tout dire enchanteur, enregistré en Live à l'abbaye de Noirlac, le 30 novembre 2018. Une rencontre entre la musique classique et le Jazz, orchestrée par Guillaume De Chassy (Piano), Karen Vourc'h (Vocals), Thomas Savy (Clarinette) et Louis Rodde (Violoncelle).

John Coltrane / Blue World
Un an après "The Lost Album", Impulse nous offre de nouveaux enregistrements inédits du Quartet de John Coltrane. 24 juin 1964, ils enregistrent la bande-son du film "Un chat dans le sac" du réalisateur Québécois Gilles Groulx. A noter, une magnifique version de "Like Sonny", le morceau dédié par "Trane" à "Colossus".

Eric Legnini / Six Strings Under
Je dois reconnaître que je n'avais pas été convaincu par "Waxx Up" (2017), le précédent album du pianiste Belge.
En revanche, dès la première écoute de "Six Strings Under", j'ai retrouvé l'artiste que j'aime, fluide et inventif. Pour cette hommage à la guitare, il est entouré de son complice Thomas Bramerie (Contrebasse) et de deux guitaristes, Hugo Lippi et Rocky Gresset.
Pour mieux le découvrir à son meilleur, écoutez également "Ballads" (2012).
Les riches couleurs de l'automne - La chronique de Philippe VINCENT
Comme au potager et au verger, l’automne est la saison où les nouveaux disques se récoltent en nombre, leurs auteurs espérant qu’ils se retrouveront enveloppés de papier de soie sous l’arbre de Noël. Et cette année, malgré la sécheresse, la récolte est abondante et les couleurs musicales aussi diverses que celles de l’automne.

Commençons par deux productions du label danois Stunt (Distri. UVA) dont nous parlons souvent ici et qui sont l’œuvre de deux saxophonistes ténors ancrés dans la tradition. Tout amateur connait Scott Hamilton qui ne doit pas sa notoriété à avoir été cité dans la fameuse chanson de Michel Jonasz « La boîte de jazz » aux côtés des plus grands mais plutôt à son seul talent. Avec son quartet, ses « Danish Ballads … and More » , dès le premier morceau, vont vous faire fondre de plaisir une fois installé dans un fauteuil moelleux devant un bon cognac.

Même approche lyrique et sensuelle, mais plus actuelle, de Jakob Dinesen qui consacre lui aussi son « Keys and Strings » à un univers de douceur où il mêle cordes et effets électro à la belle sonorité de son instrument. Presque une musique zen …

Après cette introduction en forme d’hommage au classicisme dans le jazz, les productions françaises s’ancrent davantage dans la modernité. C’est le cas de la « Suite Andamane » de Leïla Olivesi (L’Autre Distribution), projet ambitieux qui réunit une pléiade de musiciens de haut vol et où la pianiste/compositrice, grande amatrice de Duke Ellington, essaie de mêler l’écriture classique à l’improvisation.

Autre joli travail de mélange des genres et des styles, le « Troubadours » du saxophoniste Sylvain Rifflet (L’Autre Distribution) nous rajeunit de quelques siècles en remettant à l’honneur la musique médiévale. Avec une instrumentation minimaliste (deux instruments à vent dont l’excellent Verneri Pohjola à la trompette plus un bourdon et des percussions), il nous emmène dans un pays imaginaire où la musique modale échappe à tout cliché. Une fois de plus, Rifflet surprend par sa curiosité et sa capacité d’invention.

A l’opposé, le groupe Pulcinella a décidé de se convertir à l’électro … avec « un meuble à clavier » très vintage. Il faut dire qu’après quinze ans passés sur les routes, les toulousains avaient sans doute envie de changer de son, de style, de répertoire. Mais c’est toujours aussi foutraque et délirant, ce qui les préserve de tout conservatisme et qui fait de « Ca » (BMC/Socadisc) un disque attachant.
http://www.pulcinellamusic.com/

Autre musique qui sort des sentiers battus, celle de Abraham Inc , groupe fondé par David Krakauer (clarinette), Fred Wesley (légendaire tromboniste de James Brown) et Socalled (DJ). Le mélange de la musique klezmer, du funk et du hip hop fait ici un cocktail détonnant qui pourra faire danser jusqu’à la fin de la nuit, cet hybride musical nommé « Together We Stand » (Label Bleu/L’Autre Distribution) clamant sa résistance à un monde trumpien qui marche de plus en plus sur la tête. Croyez-moi, ça décrasse les oreilles, réjouit le cœur et dégourdit les jambes !
https://www.abrahamincmusic.com/home

Enfin, autre hymne à la paix mais dans un style beaucoup plus recueilli, celui de Avishai Cohen (trompette) et Yonathan Avishai (piano) sur le label ECM qui fête ses cinquante ans cette année. Les deux musiciens sont amis et se connaissent depuis leur adolescence au lycée de Tel-Aviv, le deuxième étant également le pianiste du quartet du premier depuis longtemps. Leur complicité n’est donc pas feinte et elle se nourrit d’un répertoire particulièrement bien choisi où leurs belles compositions se mêlent à de grandes signatures (Coltrane, Ellington, Dollar Brand, Ornette Coleman, Milt Jackson, Stevie Wonder). Et la limpidité de ce duo émouvant est mise en valeur par l’acoustique de l’auditorium Stello Molo de la Radio Suisse Italienne à Lugano, choisi par le producteur Manfred Eicher, d’où le titre « Playing The Room ». Intimiste, élégant, raffiné, délicat, cet album est une splendeur où le temps est suspendu au son pur du trompettiste et au toucher plein de grâce du pianiste. Un joyau à écouter au coin du feu tout l’hiver.
http://www.avishaicohenmusic.com/ http://yonathan-avishai.com/
Philippe Vincent
Directeur de la Société OMD (1983 - 1996) spécialisée dans la distribution de labels Jazz
(Enja, Timeless, Muse, Sunnyside, GRP, etc), créateur du label IDA Records (1984 - 1998)
qui enregistra Barney Wilen, Louis Sclavis, Laurent De Wilde, Enrico Pierannunzi
et bien d'autres, Philippe Vincent est membre de l'Académie du Jazz et collaborateur régulier
de Jazz Magazine depuis 2008.
Un morceau, une histoire
Morgan LEWIS & Nancy HAMILTON / How High The Moon

Cette chanson a été composée pour la comédie musicale "Two For The Show" créée au Booth Theatre de Broadway, le 8 février 1940.
Dans le spectacle, elle était chantée par Alfred Drake et Frances Comstock.
Le premier enregistrement de "How High The Moon, par le Benny Goodman Orchestra avec l'excellente vocaliste Helen Forrest, date de la même année et a été immédiatement un grand succès.
Ce standard, l'un des plus enregistré du "Great American Songbook", a beaucoup inspiré les musiciens Manouches, en particulier Django Reinhardt. Le morceau composé pour être interprété sur un tempo lent a été véritablement dynamité par Ella Fitzgerald dans sa version en Live sur le magnifique album "Ella In Berlin" (1960).
Plusieurs morceaux ont été composés à partir des accords de "How High The Moon", en particulier "Ornithology" de Charlie Parker et "Solar" de Miles Davis. Ce procédé appelé Contrafact est familier chez les Jazzmen.
"How High The Moon" est devenu un morceau emblématique pour les Boppers, au point qu'il a été surnommé "The National Anthem Of The Modern Jazz Mouvement" (l'hymne national du Jazz moderne).
Clermont Ferrand - Festival Jazz en Tête - 21 au 26 octobre 2019

Pour sa 32e édition, Jazz en Tête met l'accent sur le Jazz vocal avec Dianne Reeves le 23 octobre, Cyrille Aimée le 24 et surtout la formidable Jazzmeia Horn le 26. Son premier album "A Social Call" avait fait l'effet d'une véritable bombe chez les aficionados (voir les News d'octobre 2017). C'est donc avec une grande impatience qu'on l'attend pour son premier concert en France
http://jazznicknames.over-blog.com/2016/06/les-news-2017-octobre.html
Parmi les autres artistes invités, je retiens en particulier le pianiste Alain Jean-Marie, le 21 et le Messenger Legacy Art Blakey Centennial, le 25.

Souvenir du Festival - 25 octobre 1991
Gary Bartz - Antonio Hart- Roy Hargrove
Un film, une séquence
Alain Berbérian - La cité de la peur (1994)
Ce film complètement loufoque, qui a pour cadre le Festival de Cannes, a été écrit par "les Nuls" (Chantal Lauby, Alain Chabat et Dominique Farrugia). Les gags fusent en permanence dans un univers qui rappelle le "Nonsense" Britannique.
Ma séquence préférée, celle où Alain Chabat et Gérard Darmon chantent et dansent "La Carioca".
A l'époque, la plupart des gens pensaient que cet air avait été spécialement écrit pour le film.
En réalité, La Carioca a été composée en 1933 par Vincent Youmans pour le film musical "Flying Down To Rio" dans lequel elle est dansée par Fred Astaire et Ginger Rogers. Vincent Youmans est l'auteur de dizaines de chansons dont le célébrissime "Tea For Two". Dans les années cinquante, les Jazzmen se sont emparés de La Carioca, notamment Oscar Peterson sur l'album "Plays Vincent Youmans" (1954), Mel Tormé sur l'album "And The Marty Paich Dek-Tette" (1956) ou encore Dizzy Gllespie sur l'album "At Newport" (1957).
A noter également la jolie version de Caetano Veloso sur l'album "A Foreign Sound" (2004).
L’orchestration de la "Carioca" du film est directement inspirée de la version chantée par Fred Astaire en 1933.
Un peintre à découvrir ou à redécouvrir
John Andro AVENDAÑO
John Andro Avendaño est né en 1959 dans une famille d'artistes, à Arleta en Californie. Après avoir fait ses classes à Los Angeles, il passe trois ans à Paris pour étudier la peinture Européenne. De retour au Etats-Unis, il travaille avec le photographe John Kerr. Il se forge ainsi son propre style, semi figuratif et très coloré, qui titille l'imagination.

"All That Jazz" - Cardboard On Paper - 116 X 86 (2013)
Une photo, une histoire
Charente Maritime - Le Port du Plomb - 4 septembre 2019
Situé à l'embouchure du chenal du Gô, le port du plomb se partage entre les communes de L'Houmeau (rive gauche) et Nieul sur Mer (rive droite). Le plus ancien document écrit mentionnant l'existence du port du plomb date de l'an 972.
En 1627, les troupes Royales y embarquèrent pour le grand siège de La Rochelle, ordonné par Louis XIII et commandé par le Cardinal de Richelieu. Cette passerelle piétonnière, édifiée au 18e siècle permet de passer aisément d'une rive à l'autre de ce charmant petit port.
Chaque mois où presque, je publie une photo sur ce Blog, dans la rubrique "Une photo, une histoire".
J'en ai rassemblé quelques-unes (et bien d'autres) sur "Adobe Spark".
Vous pouvez les retrouver en cliquant sur les liens ci-dessous ou en scannant les QR Codes avec votre smartphone
Une photo, une histoire - Souvenirs du monde


Photos et histoires de New York - Souvenirs de "Big Apple"

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Colombie - Carthagène - Plaza de Santo Domingo - 11 décembre 2018
Fernando Botero - Figura Reclinada N° 92
"I don't have a definition of Jazz. You're just supposed to know it when you hear it". Thelonious Monk
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