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Les News 2020 - Juillet
{ } 28 juin 2020
"Jazz is not just Music. It's a way of Life, It's a way of Being, A way of Thinking". Nina Simone
Le morceau du mois
SÄJE / Desert Song
Quand quatre vocalistes d'exception, Sara Gazarek, Amanda Taylor, Johnaye Kendrick & Erin Bentlage se réunissent pour former le groupe vocal Säje, cela donne une musique aérienne et lumineuse.
Disques
Baptiste HERBIN / Vista Chinesa
Cet album est le fruit de l'amour que porte Baptiste Herbin à la musique Brésilienne. Le titre fait référence à un kiosque Chinois situé sur un belvédère qui surplombe la ville de Rio de Janeiro. Ce kiosque a été construit en 1903 pour rendre hommage aux travailleurs de Macao venus cultiver le thé dans la région. Nul doute qu'il s'agit d'un endroit que le saxophoniste affectionne. Baptiste Herbin est à la tête de son quartet, Eduardo Farias (piano), Jefferson Lescowich (contrebasse) & Xande Figueiredo (batterie) et il a convié plusieurs amis musiciens Brésiliens, les chanteurs Ed & Tais Motta, les saxophonistes Ademir Junior & Idriss Boudrioua, le trompettiste Aquiles Morraes, le tromboniste Raphael Rocha et le batteur Emile Saubole. Au programme, huit compositions originales et "Nao Me Deixe" d'Idriss Boudrioua, la délicieuse "Swing Valse" de Gus Viseur ainsi qu'une curiosité (pour moi en tout cas), "Scene On Seine", la dernière plage de l'album, une jolie composition de Xavier Felgeyrolles, le directeur artistique du festival Clermontois "Jazz en Tête". Tout ceci donne une musique tout à fait réjouissante sur laquelle plane l'ombre du grand Cannonball Aderley, l'un des musiciens qui ont inspiré Baptiste Herbin. Je vous recommande tout particulièrement cet album.
https://www.baptisteherbin.fr/
Jana HERZEN & Charnett MOFFETT / Round The World
Jana Herzen est la fondatrice et la présidente du label "Motema Music Records". Depuis 2003, de nombreux artistes ont été produits par "Motema", Gregory Porter, Monty Alexander, Kellylee Evans, Randy Weston, Jean-Michel Pilc ... Jana Herzen est aussi chanteuse et guitariste et elle publie ce bel album enregistré avec l'excellent contrebassiste Charnett Moffett.
Une anecdote au sujet de son drôle de prénom, c'est la contraction du prénom de son père Charles et de celui d'Ornette Coleman.
Les duos chant / contrebasse ne sont pas très fréquents. On connait bien sur Petra Magoni et Ferruccio Spinetti, mais ce duo là, très différent, est tout à fait remarquable. Des compositions originales, des reprises comme un aérien "Blackbird" de Paul McCartney et le "Both Sides Now" de Joni Mitchell, un cocktail vraiment très réussi !
"Herzen and Moffett Capture Lightning in a Bottle on "Round The World", Finishing Each Other’s Musical Sentences and Setting a Dreamy Vibe that Evokes a Warm Fireplace with a Glass of Wine and an Old Friend".
https://www.janaherzen.net/ http://charnettmoffettbass.net/
A écouter également, "Nothing But Love", l'autre album de Jana Herzen sorti cette année.
Disques - Les sorties en bref
Dans la production récente, voici quelques albums qui méritent le détour.
Jean-Louis Matinier & Kevin Seddiki / Rivages
Jean-Louis Matinier (accordéon) & Kevin Seddiki (guitare), un joli duo tout en délicatesse qui navigue entre le Jazz, les musiques du monde et l'univers classique. A noter, une très belle version de "La chanson d’Hélène", la chanson du film "Les choses de la vie", musique de Philippe Sarde et paroles de Jean-Loup Dabadie, disparu le 24 mai dernier.
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Ray Lema / Hommage à Franco Luambo
François Luambo Lua Ndjo Makiadi, dit Franco Luambo (1938 - 1989) est un musicien Congolais qui tient une place considérable dans la musique Africaine. C'est le créateur de la "Rumba Congolaise", un style musical inspiré de la "Rumba Cubaine" des années trente. Son compatriote Ray Lema lui rend ce bel hommage, entouré d'excellents chanteurs et musiciens, en particulier Irving Acao au Sax Ténor et Rodriguez Vangama à la guitare.
La chronique de Philippe VINCENT
Barney Wilen & Alain Jean-Marie « Montréal Duets »
Si les nouveautés ne sont pas légion suite à l’épidémie de Covid 19, en voilà une dont la sortie n’est pas repoussée plus longtemps encore et elle sera l’une des plus importantes de l’année. Les amateurs de jazz connaissent depuis longtemps ces deux musiciens d’exception mais il n’est pas inutile de rappeler leur parcours aux non spécialistes.
Né à Nice en 1937 d’un père américain et d’une mère française, Barney Wilen fut emmené par ses parents aux Etats-Unis dès le début de la seconde guerre mondiale pour fuir le danger nazi. Très jeune, il commença à jouer du saxophone dans la fanfare de son école, ce qui lui donna quelques longueurs d’avance lorsque la famille rentra en France après la guerre. Alors qu’il n’était encore qu’un adolescent prenant Lester Young pour modèle, il monta à Paris sur les conseils de Blaise Cendrars, un ami de sa mère. Il fit sensation au “Tournoi des Amateurs“ 1953 où il remporta la “Coupe Cool“ et commença à enregistrer dès l’année suivante avec des musiciens de renommée internationale (Roy Haynes, Jimmy Gourley, Henri Renaud, John Lewis).
Mais c’est l’année 1957 qui fut celle de son véritable envol. Il n’a que 20 ans mais signe son premier disque en leader (« Tilt ») et participe aux côté de Miles Davis à la musique du film de Louis Malle « Ascenseur pour l’échafaud » avant de faire une série de concerts avec le trompettiste. Sa précocité et son incroyable don pour l’improvisation vont le mener, dans les années qui suivent, aux côtés de Milt Jackson, Kenny Dorham, Duke Jordan, Art Blakey, Bud Powell, Dizzy Gillespie et tout le gotha du jazz de l’époque. Ce surdoué sera ensuite l’un des premiers français à tenter l’aventure du free jazz dans les années 60 et un défricheur tous azimuts la décennie suivante, faisant découvrir la musique africaine après plusieurs années passées sur le continent noir et avant de faire un bref flirt avec le rock. Il fera un retour au jazz retentissant dans les années 80 avec le mythique album « La Note Bleue » suivi de quelques autres chefs d’œuvre avant de quitter la scène définitivement en 1996, usé par un cancer. Il n’avait que 59 ans.
Alain Jean-Marie, né en 1945 à la Guadeloupe, est, comme Barney Wilen, un musicien qui respire le jazz naturellement. Après avoir quitté les Antilles pour le Canada, il s’installe définitivement à Paris au début des années 70 où il devient vite le pianiste avec qui tout le monde veut jouer mieux. Il croisera lui aussi au cours de sa carrière d’innombrables grands noms du jazz parmi lesquels Chet Baker, NHO Pedersen, Abbey Lincoln, Eddie Davis, Christian Escoudé et bien d’autres. Dans sa jeunesse, Barney était l’une de ses idoles et ce ne fut pas étonnant de le retrouver aux côtés du saxophoniste pour l’enregistrement de « La Note Bleue ». C’est à cette occasion qu’ils firent leurs premiers duos sur deux morceaux, Goodbye (de Gordon Jenkins) et le célèbre ‘Round About Midnight. Pour avoir produit la séance, je me souviens qu’une atmosphère presque magique s’était alors installée dans le studio et qu’on assistait à une rencontre qui ferait date. L’avenir le confirma puisque, outre les nombreux concerts qu’Alain fit au sein du quartet de Barney, les deux musiciens en firent un certain nombre en duo pendant une dizaine d’année. Le seul témoignage que nous avions jusqu’à maintenant de ces face à face était le disque « Dream Time » (Label Deux Z) enregistré en 1991 au festival de Cully (Suisse).
Mais voilà qu’aujourd’hui l’intégralité des deux concerts qu’ils donnèrent au Festival de Montréal en 1993 (« Montréal Duets » / Elemental Music-Distri Jazz) est disponible grâce à Patrick Wilen qui avait précieusement gardé une copie DAT que son père avait fait faire sur la console de sonorisation, ce qui explique un son de grande qualité. Dans une relation presque télépathique les deux musiciens, aussi taiseux l’un que l’autre dans la vie, dialoguent dans la langue du cœur qui est la leur. Ils se connaissent tellement sur le bout des notes qu’une phrase de l’un engage l’autre sur une nouvelle piste avant de se retrouver sur des thèmes qu’ils ont joué des centaines de fois mais auxquels ils redonnent à chaque instant une nouvelle jeunesse. Pas de démonstration technique ni de virtuosité gratuite mais de la musique faite dans l’instant avec toute la fraîcheur que cela implique. Et dans cet exercice qui demande autant de respect de l’autre que de confiance en soi, on sent une immense affection mutuelle qui fait naître en nous un profond émoi.
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Philippe Vincent
Directeur de la Société OMD (1983 - 1996) spécialisée dans la distribution de labels Jazz
(Enja, Timeless, Muse, Sunnyside, GRP, etc), créateur du label IDA Records (1984 - 1998)
qui enregistra Barney Wilen, Louis Sclavis, Laurent De Wilde, Enrico Pierannunzi
et bien d'autres, Philippe Vincent est membre de l'Académie du Jazz et collaborateur régulier
de Jazz Magazine depuis 2008.
En complément de cette chronique, je vous recommande vivement la lecture du numéro de juillet - août de Jazz Magazine dans lequel Philippe évoque longuement sa rencontre avec Barney Wilen.
"J'avais la conviction qu'il n'appartenait qu'à l'histoire du Jazz et il en est devenu une figure mythique". Philippe Vincent
Un disque à découvrir ou à redécouvrir
Sammy DAVIS Jr & Carmen MCRAE / Boy Meets Girl
Quelle belle rencontre ! D'un côté une formidable chanteuse, au phrasé incomparable, Carmen McRae (l'une de mes préférées). De l'autre, le fantasque Sammy Davis Jr, amuseur, imitateur, mais aussi membre du Rat Pack de Frank Sinatra & Dean Martin et, on l'oublie trop souvent, un sacré chanteur de Jazz. Les deux artistes se retrouvent en 1957 pour enregistrer ce "Boy Meets Girl". Un disque "bonheur", bourré de Swing qui sera suivi en 1959 par un second album "Porgy And Bess".
Un morceau, une histoire
Fats WALLER / Jitterbug Waltz
En 1942, Fats Waller a 38 ans et il est au sommet de la gloire.
Le 16 mars, il enregistre l'un de ses plus fameux titres, "Jitterbug Waltz".
Pour le composer, il s'est inspiré des exercices de piano que travaillait son fils Maurice. Sur la version originale, Fats Waller l’interprète à l'orgue Hammond. C'est l'une des première fois que cet instrument est utilisé dans le Jazz et Waller contribuera à sa popularisation avec ce titre.
La version de Fats Waller est loin d'être ma préférée, en voici d'autres, bien meilleures à mon goût.
Dinah Washington / Sings Fats Waller (1957) Michel Legrand / Legrand Jazz (1959)
Vince Guaraldi / In Person (1963) Cécile McLorin Salvant / Woman Child (2013)
Anniversaire
Jazz à Vienne, il y a trente ans déjà
6 juillet 1990, ce soir là, la Muse de la musique devait veiller sur le théâtre antique. Une belle soirée d'été et un programme exceptionnel. Jugez-plutôt !
Première partie, Joe Pass (guitar) & Niels Henning Orsted Pedersen (double bass).
Deuxième partie, Helen Merril (vocals), Gordon Beck (piano) & Red Mitchell (double bass).
Et enfin, The last but not the least, Stan Getz (Saxophone), Kenny Barron (Piano), Alex Blake (double bass) & Terry Lyne Carrington (drums).
Le Jazz tel qu'on en rêve avec un moment absolument magique, Stan Getz assis sur le bord de la scène, jouant sans sono avec la seule acoustique d'un théâtre antique subjugué. Stan Getz était déjà gravement malade, il décédera d'ailleurs onze mois plus tard mais ce soir là, il donna le meilleur de lui-même.
Ce merveilleux concert restera à jamais gravé dans ma mémoire.
Cette évocation est l'occasion de célébrer l'anniversaire d'Helen Merril qui aura 90 ans le 21 juillet.
Bad News
Lennie NIEHAUS (01/06/1929 - 28/05/2020)
Le saxophoniste et compositeur Lennie Niehaus est décédé le 28 mai,
il allait avoir 91 ans. Il avait débuté sa carrière dans le Big Band de Jerry Wald avant de rejoindre, entre 1951 et 1960, le Stan Kenton Orchestra.
Sa carrière avait pris un tournant décisif lorsqu'il avait rencontré Clint Easwood dans les années cinquante. Les deux hommes partageaient le même amour du Jazz.
On lui doit de nombreuses bandes originales de films d'Eastwood dont "Impitoyable" (1992), "Sur la route de Madison" (1995), "Mystic River" (2003) ou encore "Million Dollar Baby" (2004).
Il a également supervisé la musique de "Bird", le biopic de Clint Eastwood sur Charlie Parker.
C'était l'un des artistes majeurs du Jazz "West Coast".
Keith TIPPETT (25/08/1947 - 14/06/2020)
Disparition, à l'âge de 72 ans, du pianiste britannique Keith Tippett. On retiendra sa collaboration avec le saxophoniste Elton Dean et sa participation à trois albums du groupe de Rock progressif King Crimson, "In The Wake Of Poseidon", "Lizard" et "Islands".
Vu sur le Net
"Let's Go Fly A Kite" (Richard M. Sherman)
Le Laurent Mignard Duke Orchestra nous offre cette vidéo musicalement et visuellement superbe !
Une belle occasion de découvrir ou de redécouvrir l'album de Laurent Mignard "Jazzy Poppins" (2018)
mais aussi celui de Duke Ellington "Duke Ellington Plays Mary Poppins" (1964)
Un peintre à découvrir ou à redécouvrir
Miguel Angel BELINCHÓN, dit BELIN
Miguel Angel Belinchón, dit Belin est un peintre espagnol né en 1979, à Linares. Il crée d'étonnantes et gigantesques peintures murales ainsi que des tableaux comme cette "Mona Lisa", dans un style qu'il qualifie lui-même de "Post Néo Cubisme".
"Mona Lisa" - 2018
Une photo, une histoire - Souvenirs du monde
Chaque mois où presque, je publie une photo sur ce Blog, dans la rubrique "Une photo, une histoire".
J'en ai rassemblé quelques-unes (et d'autres) sur "Adobe Spark".
Vous pouvez les retrouver en cliquant sur le lien ci-dessous ou en scannant le QR Code avec votre smartphone
Photos et histoires de New York - Souvenirs de "Big Apple"
"Photos et histoires de New York", un 2e album photos est en ligne sur "Adobe Spark"
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Souvenirs de Florence - La ville où l'Art est Roi
"Souvenirs de Florence" un 3e album photos est en ligne sur "Adobe Spark" à partir du lien ci-dessous ou en scannant le QR Code avec votre smartphone
Wild Wild West - Montana / Wyoming
"Wild Wild West - Montana Wyoming",
un 4e album photos est en ligne sur "Adobe Spark"
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Alaska - The Last Frontier
"Alaska - The Last Frontier",
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Fleurs du Monde
"Fleurs du Monde",
Le 6e album photos est en ligne sur "Adobe Spark"
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Ker-Xavier Roussel - Le Jardin - Carton de Vitrail (1894)
Paris - Musée du Luxembourg - 9 mai 2019
"I don't have a definition of Jazz. You're just supposed to know it when you hear it". Thelonious Monk
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