Les News 2021 - Avril
{ } 29 mars 2021
"Jazz is not just Music. It's a way of Life, It's a way of Being, A way of Thinking". Nina Simone
Le morceau du mois
Martha TILTON & Benny GOODMAN Orchestra / And The Angels Sing
Disques
Gretchen PARLATO / Flor

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Huit ans après son "Live In NYC", revoici Gretchen Parlato. Pendant cette longue absence, elle a mis sa carrière entre parenthèses, pour se consacrer à sa famille, son mari le batteur Mark Giuliana et son fils Marley.
Pour ceux qui ne la connaitraient pas encore, Sachez qu’en 2004, elle a remporté le 1er prix de la prestigieuse "Thelonious Monk International Jazz Vocal Competition" dont le jury comprenait Quincy Jones, Kurt Elling,
Al Jarreau, Flora Purim, Dee Dee Bridgewater et Jimmy Scott, excusez du peu !
Depuis, elle a tracé son sillon et s'est fait une place à part dans l'univers du Jazz vocal.
Cet album, marqué du sceau de la musique Brésilienne, est le fruit de la collaboration de la chanteuse, avec le guitariste Marcel Camargo, un ami de 20 ans.
Mon morceau préféré, et qui n'est pas Brésilien !, le menuet de la suite pour violoncelle N°1 de Jean Sébastien Bach, murmuré avec une extrême sensibilité.
La pureté de son timbre de voix est d'ailleurs le fil conducteur de l'album.
Ne ratez pas cette superbe floraison !
"Découvrir João Gilberto à 13 ans a été pour moi un événement fondateur. L'entendre a validé mon approche plus intime et minimale du chant. Il semblait si simple et tangible, mais il y avait tant de détails et de précision dans son phrasé de voix et de guitare. Maître, il était le roi !". Gretchen Parlato
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Gretchen Parlato - Festival "Jazz en Tête" - 24 octobre 2007
Pierre-Jean GAUCHER / Zappe Satie

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Il y a déjà 20 ans, le guitariste Pierre-Jean Gaucher avait rendu hommage à Frank Zappa avec l'album "Zappe Zappa". Cette fois, il reprend le concept pour célébrer la musique d'Erik Satie. Pierre-Jean Gaucher a composé les 18 titres de cet opus en s'inspirant d'Erik Satie, bien sûr, mais avec également quelques clins d'œil vers Zappa. Pierre-Jean Gaucher a exploré en profondeur l'œuvre de Satie, y compris ses pièces les moins connues. Il en a conclu qu'il avait posé les bases de toutes les musiques du 20e siècle (Contemporaine, Jazz, Pop, Rock...). Finalement, Satie est un prétexte pour nous offrir un véritable et brillant patchwork musical qui abolit les frontières entre les genres et les styles. On pense à Pat Metheny mais aussi à David Gilmour ou Robert Fripp. Mes morceaux préférés, "Gymnopédie n°8", "Danse de travers n°4" et sa citation de "Here, There And Everywhere" de Paul McCartney. En résumé, un album marqué du sceau de l'inventivité.
A noter enfin, la très belle pochette imaginée par le sculpteur Julien Allegre.
"Erik Satie était précurseur de toutes les musiques du XXème siècle. L’évidence m’est apparue après m’être plongé dans l’univers de ce musicien fantasque, décalé par rapport à son époque. Musique contemporaine, jazz, pop-rock, chanson… beaucoup s’en inspirent, sciemment ou pas. Après avoir rendu hommage à Frank Zappa, j’ai découvert que Satie était, d’une certaine façon, le « grand-père spirituel » du génial moustachu". Pierre-Jean Gaucher
https://www.pierrejeangaucher.com/fr/
Disques - Les sorties en bref

Dans la production récente, voici quelques albums qui méritent le détour.
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Stefano Di Battista / Morricone Stories
Autre retour, 10 ans après "Woman's Lands", son dernier album en tant que leader, Stefano Di Battista publie "Morricone Stories", un hommage à son compatriote le grand Ennio Morricone avec qui il avait collaboré et qui est décédé l'an dernier. On retrouve bien évidemment quelques-uns des plus grands thèmes de Morricone qui en a composé plus de 500 (Peur sur la ville, Il était une fois en Amérique, Le bon, la brute et le truand ...), mais aussi des airs moins connus comme Veruschka.
Cerise sur le gâteau, "Flora", une composition inédite, spécialement dédiée à Di Battista.
Stefano Di Battista est un instrumentiste virtuose, fils spirituel d'Art Pepper et de Cannonbal Adderley, il fait ici étalage de tout son talent en magnifiant la musique du Maestro Romain.
http://www.stefanodibattista.eu/fr/
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Harry Connick Jr / Alone With My Faith
Lorsque l'on fera le bilan de la crise sanitaire, on constatera que le Coronavirus aura paradoxalement stimulé la créativité de certains artistes. Après Fred Hersch et son "Songs From Home" (voir la Newsletter de décembre 2020), c'est au tour d'Harry Connick Jr de nous proposer un album, fruit du confinement. En mars 2020, juste après l'annonce de la pandémie, il s'est enfermé chez lui pour enregistrer de la musique. Il a bien sûr interprété les chansons mais aussi joué de tous les instruments, un "One Man Band" en quelque sorte.
Le résultat, un superbe album, témoignage de sa foi en la vie, mais comment pourrait-il en être autrement avec lui !
Un morceau, une histoire
Victor Young & Edward Heyman / When I Fall In Love

Cette chanson a été composée en 1952 pour le film "One Minute To Zero" (Une minute avant l'heure) de Tay Garnett avec, dans les rôles principaux, Robert Mitchum et Ann Blyth. Dans le film, elle est interprétée en version instrumentale par Richard Hayman And His Orchestra.
"When I Fall In Love" a fait l'objet de multiples reprises, en particulier celle de Miles Davis sur l'album "Steamin' With The Miles Davis Quintet" (1956) qui en a fait un véritable standard. D'autres très belles versions, Ben Webster "The Soul Of Ben Webster" (1958), Carmen McRae "Book Of Ballads" (1958), Bill Evans "Portrait In Jazz" (1959), Julie London "Your Number Please" (1959) ou encore Toots Thielemans "Footprints" (1990)
Mais ma version préférée, celle du trompettiste Sarde Paolo Fresu sur l'album "Tempo Di Chet", est admirable de justesse et de sensibilité !
"In a restless world like this is, Love is ended before it’s begun".
Les inclassables - La chronique de Philippe VINCENT
Depuis plusieurs décennies, certains musiciens ont pris des chemins de traverse qui les ont amenés à produire des musiques qui, au premier abord, ne sont pas toujours identifiables comme étant du jazz. Influences dominantes venant du classique, du rock ou des musiques du monde ont parfois brouillé leur identité jazzistique tout en enrichissant le corpus d’un genre musical qui peut de plus en plus se définir comme étant celui de la liberté.
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En la matière, Michel Portal a été un pionnier dans la France des années 70 où il a investi ce qu’on a alors appelé le free jazz pour s’en écarter ensuite sans pour autant revenir à des formes convenues. Aujourd’hui, à 85 ans et après un long silence discographique, il entend toujours, avec son nouvel album « MP 85 » (Label Bleu / L’Autre Distribution), offrir “une musique qui se moque des styles [et] qui fait tomber les murs” pour reprendre ses termes. Formant un nouveau groupe où il a savamment mélangé d’anciens partenaires (Bojan Z aux claviers et Bruno Chevillon à la basse) et deux talents plus jeunes (Nils Wogram au trombone et Lander Gyselinck à la batterie), le plus célèbre des électrons libres du jazz français réussit un alliage précieux pour donner un bel écrin à ses clarinettes et à son saxophone. Attention, sur un répertoire aussi éclectique que bigarré, Michel Poral est de retour !
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Dimitri Naïditch a lui aussi été formé à l’école de la musique classique. Né à Kiev, il a commencé sa carrière de concertiste dans les années 80 en jouant aux quatre coins de ce qui était encore le “bloc de l’Est” avant d’émigrer en France pour se consacrer au jazz. Depuis longtemps il avait envie de mêler les deux mondes et, en créant la collection New Time Classics, il se propose de revisiter à sa manière les grands compositeurs de l’histoire de la musique en leur insufflant un swing d’aujourd’hui. Reprenant le flambeau du pianiste Jacques Loussier, il commença avec Bach (écoutez son « Bach Up » sorti il y a quelques mois) et s’attaque maintenant, avec « Ah ! Vous dirai-je … Mozart » (Dinaï Records / L’Autre Distribution), au monument que l’on connait. Selon les morceaux, il ré-harmonise, transforme les rythmiques et transporte chaque pièce dans un monde musical nouveau (Rhythm & Blues, Bossa Nova) en conservant la grâce et l’élégance du compositeur original. Avec la classe de Gilles Naturel (b) et du jeune Arthur Alard (dms), la réussite est au bout du chemin pour un projet aussi original que passionnant.
https://www.dimitri-naiditch.com/
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Loin de la tradition installée par les grandes chanteuses noires américaines, Stéphanie Lemoine sort son deuxième disque (« Love Leaves Traces » - Mix Up Jazz / Inouïe Distri) sous le signe de l’éclectisme. Entre des compositions originales en anglais ou en français et des reprises de standards au traitement très personnel (Body and Soul, My Romance, Just One of Those Things), elle propose un ensemble très travaillé avec un trio de base et de multiples invités. Le tout donne une couleur “pop-jazzy” à un disque qui, à cheval sur plusieurs genres, devra trouver son public et imposera sans doute tôt ou tard à cette chanteuse auteure-compositrice intéressante de choisir une voie moins escarpée.
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Loin de ce syncrétisme, l’album « Live » (Motema / Pias) de Jana Herzen est plutôt entièrement ancré dans une tradition pop-folk typiquement américaine. Pourtant, Jana Herzen est la fondatrice de l’un des labels de jazz indépendants les plus actifs de ces dernières années outre-Atlantique. Sans doute son mari, le grand bassiste Charnett Moffett, n’est pas pour rien dans cette histoire et il est d’ailleurs sur l’album de Jana au sein d’un combo de première main où le saxophone ténor d’Irwin Hall ajoute une touche jazzy du meilleur effet. Ceux qui ne connaissent pas encore Jana Herzen vont être séduits par sa voix chaude, son sens rythmique sans faille à la guitare et un répertoire très cool où se mêlent reggae, folk, soul et ballades. Du velours !
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Egalement publié chez Motema, l’album « Daring Mind » du Jihye Lee Orchestra nous fait part d’une toute autre histoire. Jihye Lee est une coréenne qui eut d’abord un certain succès comme chanteuse pop dans son pays avant de s’installer aux Etats-Unis où elle commença par intégrer le Berklee College of Music de Boston. Elle y découvrit les grands orchestres de jazz et regagna New-York pour y suivre l’enseignement de Jim McNeely, l’excellent pianiste dont on se rappelle les années passées au sein du quartet de Stan Getz. Et voilà que cette ancienne chanteuse de pop qui n’a jamais été instrumentiste se met à écrire pour un grand orchestre et à le diriger. Le résultat est étonnant car si la formation sonne vraiment comme un big band de jazz, l’approche de la coréenne est très originale du fait de son passé musical. Avec le trompettiste Sean Jones en vedette, Jihye Lee signe un album aussi remarquable que surprenant. A découvrir absolument !
Philippe Vincent

Directeur de la Société OMD (1983 - 1996) spécialisée dans la distribution de labels Jazz (Enja, Timeless, Muse, Sunnyside, GRP, etc), créateur du label IDA Records (1984 - 1998) qui enregistra Barney Wilen, Louis Sclavis, Laurent De Wilde, Enrico Pierannunzi et bien d'autres, Philippe Vincent est membre de l'Académie du Jazz et collaborateur régulier de Jazz Magazine depuis 2008.
Bad News
Ralph PETERSON Jr (20/05/1962 - 01/03/2021)
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Le batteur Ralph Peterson Jr est décédé le 1er mars des suites d'une longue maladie. Il n'avait que 58 ans. C'était un technicien d'exception, unanimement reconnu par ses pairs. En 1983, il rejoint les Jazz Messengers d'Art Blakey dont il devient le 2e batteur. C'est là qu'il rencontre Terence Blanchard et Donald Harrison qui deviendront ses partenaires. Il joue également avec une multitude d'artistes (Tom Harrell, Branford Marsalis, Roy Hargrove, Steve Coleman ...). Au total, on le retrouve comme sideman sur plus de 150 albums, sans compter plus de 20 enregistrements sous son nom.
"Death is inevitable and nobody gets out of this life alive. And so, it’s about the work. The music is why I’m here, to play it, to teach it, to share it. That’s what I’m here for". Ralph Peterson Jr
Bad News
Chris BARBER (17/04/1930 - 02/03/2021)
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Disparition à l'âge de 90 ans du tromboniste Anglais Chris Barber.
Avec Sidney Bechett, il contribua au renouveau du Jazz New-Orleans. C'est d'ailleurs sa version de "Petite Fleur", enregistrée en 1956, qui lui conféra une notoriété mondiale.
Il organisa également de nombreuses tournées de Bluesmen en Angleterre (Big Bill Broonzy, Sonny Terry & Brownie McGhee, Muddy Waters ...) suscitant l'intérêt pour le Blues de musiciens comme Eric Clapton ou les Rolling Stones.
Il était surnommé "l'homme qui ramena le Jazz traditionnel en Amérique".
Une artiste à découvrir
Guilia Bernadelli
Giulia Bernadelli, alias Bernulia, est une artiste Italienne âgée de 27 ans, diplômée de l'université des beaux-arts de Bologne.
Elle a choisi de s'exprimer de manière tout à fait originale. Un matin, alors qu'elle dessinait, elle a maladroitement renversé son café et a eu alors l'idée de s'en servir pour peindre. Depuis, elle le renverse sciemment pour en faire de l'art ! Cela donne des œuvres aux allures d'aquarelles absolument étonnantes.
Elle ne se limite pas au café puisqu'elle utilise aussi le thé, les pigments de glace ou encore le coulis de framboise !
"L'idée de dessiner avec du café a été, disons, une coïncidence créative". Giulia Bernadelli
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https://www.pinterest.fr/altomarechristi/giulia-bernardelli-ou-bernulia/
Une photo, une histoire - Souvenirs du monde


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Photos et histoires de New York - Souvenirs de "Big Apple"

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Souvenirs de Florence - La ville où l'Art est Roi

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Wild Wild West - Montana / Wyoming


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Alaska - The Last Frontier


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Fleurs du Monde


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Paris - Centre National d'Art et de Culture Georges Pompidou - 30 octobre 2019
Simon Hantaï - "Femelle-Miror II" - Huile sur Toile (1953)
"I don't have a definition of Jazz. You're just supposed to know it when you hear it". Thelonious Monk
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