Je dédie cette Newsletter à mon cher ami Jackie qui nous a quitté le 28 février, emporté par ce qu'on appelle communément une longue maladie.
Jackie était un homme de culture, un vrai mélomane et un grand amateur de Jazz.

"Telle est la vie des hommes. Quelques joies, très vite effacées par d'inoubliables
chagrins. Il n'est pas nécessaire de le dire aux enfants
". Marcel Pagnol

Le morceau du mois

Pauline CROZE & Vinicius CANTUARIA / A Felicidade

Tristeza Não Tem Fin, Felicidade Sim, A Felicidade E Como A Pluma
Que O Vento Vai Levando Pelo Ar, Voa Tão Leve, Mas Tem A Vida Breve...

Disques

Bill CHARLAP Trio / Street Of Dreams

Après plusieurs albums chez Impulse dont le formidable "Notes From New York" (voir la Newsletter de septembre 2016), le pianiste Bill Charlap revient au bercail puisqu'il publie ce "Street Of Dreams" chez Blue Note, sa maison de disque de cœur. Spécialiste du "Great American Songbook" et des standards, Bill Charlap fait une nouvelle fois l'étalage de son immense talent en huit titres qui alternent balades toutes en sensibilité et morceaux au Swing ravageur. Il faut souligner la parfaite osmose entre le pianiste et ses deux formidables partenaires,  le contrebassiste Peter Washington et le batteur Kenny Washington (aucun lien de parenté entre les deux). Rien de surprenant à cela puisqu'ils jouent ensemble depuis plus de 25 ans. Bill Charlap se bonifie au fil des années et chaque nouvel enregistrement confirme qu'il est l'un des tous meilleurs pianistes contemporains. "Street Of Dreams" restera, à coup sûr, comme l'un des grands disques de 2022. Pour vous en convaincre, commencez par écouter la première plage de de l'album, "The Duke", composé par Dave Brubeck en hommage à Duke Ellington et, à coup sûr, vous écouterez les 7 autres titres !

"A Jazz musician must be connected to the greater river of experience to make a fresh statement and remain credible. All piano greats have earlier pianists they admired and whose approach wound up in their own styles". Bill Charlap

https://www.billcharlap.com/

       

Christophe LAMPIDECCHIA / French Colors


L'accordéon est aujourd'hui très présent dans le monde du Jazz. "French Colors" en est une nouvelle preuve. Marseillais bon teint, Christophe Lampidecchia perpétue la tradition familiale de l'accordéon. Son père lui a donné le goût de l'instrument et a été son professeur alors qu'il n'avait que 8 ans. Il a ensuite fait ses classes et perfectionné sa technique dans l'univers du musette. Et puis, en 2010, Il s'est tourné vers le Jazz, en particulier grâce à sa rencontre avec le percussionniste et batteur Argentin Minino Garay. Pour cet l'album, il s'est entouré de pointures comme André Ceccarelli (drums), Jean-Marie Ecay (guitar), Jean-Pierre Como (piano) ou encore Jean-Philippe Viret (contrebasse) et, bien sûr, Minino Garay. Comme souvent dans la musique actuelle, Christophe Lampidecchia nous propose une musique plurielle où le Jazz est très présent mais côtoie bien d'autres langages (Samba, Tango, Boléro...). Une mention particulière pour "For Marcel", un hommage particulièrement réussi au grand Marcel Azzola.
Christophe Lampidecchia est un virtuose  et un improvisateur de talent qui devrait vous séduire.

"Les voyages, les concerts à travers le monde, la découverte de différentes cultures et les rencontres musicales inattendues m'ont inspiré pour composer cette musique. Christophe Lampidecchia 

http://www.christophelampidecchia.com/

Disques - Les sorties en bref



Dans la production récente, voici un album qui mérite le détour.

 ​Luiz Mura / Origem


Né à Rio De Janeiro mais désormais installé à Barcelone, Luiz Mura n'en a pas, pour autant, oublié ses origines Brésiliennes (Origem). Amoureux de la Bossa Nova, il rend ici hommage à la musique de Joao Gilberto. Tout comme le faisait "O Mito" (la légende), il chante en s'accompagnant seul à la guitare et sa voix, sa manière de chanter en murmurant délicatement, ne sont pas sans rappeler le maître. Un bel album tout en sensibilité qui perpétue la tradition de la Bossa.

http://www.luizmura.com/

 

       

Un disque à découvrir ou à redécouvrir

Houston PERSON / Blue Velvet


Houston Person est né en 1934 à Florence en Caroline du Sud. Sa mère, qui est pianiste, l'initie à cet instrument sans véritable résultat probant. Alors qu'il est adolescent, son père lui offre son premier saxophone. Il effectue son service  militaire en Allemagne où il fait la rencontre du trompettiste Don Ellis, du pianiste Cedar Walton et du saxophoniste Eddie Harris. De retour aux Etats-Unis, il se perfectionne au Hartt College Of Music de Hartford dans le Connecticut. Sa carrière professionnelle débute véritablement dans les années 1960 par sa collaboration avec la chanteuse Etta Jones. Leur partenariat durera 33 ans. Houston Person nous laisse une abondante discographie puisqu'il a enregistré plus de 75 albums en tant que leader, sans compter de nombreuses collaborations avec des artistes comme Horace Silver, Ron Carter, Janis Siegel ou encore Gene Ammons dont il se considère d'ailleurs comme l'héritier. Pour le découvrir, je vous propose l'album "Blue Velvet" enregistré en 2001 avec Richard Wyands (piano), Ray Drummond (bass) & Grady Tate (drums).
Je pense que vous apprécierez sa belle sonorité et son phrasé délicat.

Et puis, ne manquez pas d'écouter Etta Jones, chanteuse trop méconnue, à la voix d'une extraordinaire sensibilité qui n'était pas sans rappeller Bille Holiday et Dinah Washington.

              

​​​Un morceau, une histoire

Ludwig VAN BEETHOVEN / Sonate pour piano n° 32 Opus  111 - 2e mouvement "Arietta"


"La sonate pour piano n° 32" a été composée entre 1820 et 1822. Il s'agit de l'ultime sonate du compositeur Allemand et de l'une de ses dernières œuvres pour piano. Le deuxième mouvement "Arietta" comprend six variations. Si vous écoutez attentivement la 2e variation, vous découvrirez un passage d'un peu moins de 2 minutes, à la rythmique très balancée qui vous fera irrésistiblement penser au Swing ou plus exactement au Ragtime. Ces notes syncopées, surprenantes chez Beethoven, ont été utilisées par les compositeurs classiques du 20e siècle, Ravel dans le mouvement "Blues" de sa sonate pour violon en sol majeur ou encore Debussy dans la pièce "Golliwoog's Cake Walk" des Chidren's Corner. Certains n'ont pas manqué de disserter sur le fait que Beethoven aurait inventé le Jazz. Quand on connait la genèse de cette musique, c'est évidemment tout à fait excessif même si l'on sait bien que la musique ne surgit pas du néant et que les créateurs ont dans l'oreille, consciemment ou inconsciemment, les œuvres écrites par leurs prédécesseurs.
Alors Beethoven précurseur voire inventeur du Jazz, sûrement pas. Musicien d'une étonnante modernité qui a inspiré des générations de compositeurs, sans aucun doute. Je remercie Yvonne qui m'a donné l'idée de cette évocation musicale.

"Si Beethoven a inventé le Jazz, alors les hommes préhistoriques de la grotte de Lascaux sont les précurseurs du graffiti et du Street Art". Anonyme

              

Les anges des anches - La chronique de Philippe VINCENT

Trois souffleurs sont à l’honneur ce mois-ci dans notre chronique et ils jouent tous d’un instrument à anche différent, saxophone soprano pour le premier, ténor pour le deuxième et clarinettes pour le troisième. Si leur style est différent, ils représentent avec brio la richesse du jazz contemporain et nous rappellent que les compositions originales comme le répertoire issu du patrimoine du jazz peuvent nous enchanter l’un comme l’autre.

A l’approche de la quarantaine, Emile Parisien a acquis depuis quelques années une notoriété qu’il ne doit qu’à son talent. Après des débuts consacrés à une musique très libre héritée du free jazz il a discipliné son discours et dompté son saxophone soprano sans perdre l’énergie et l’originalité de son jeu. Son duo avec Vincent Peirani et son quintet “Sfumato” en furent de beaux exemples et son nouveau sextet émerveillera encore les amateurs. L’album “Louise” (ACT/Pias), en hommage à la sculptrice Louise Bourgeois, réunit un sextet transatlantique de haut niveau où la paire rythmique formée par Joe Martin et Nasheet Waits garantit le groove derrière le piano fou de Roberto Negro, la guitare stratosphérique de Manu Cogjia et la trompette parfois rugueuse de Theo Croker. Quant au leader, il a su rendre merveilleusement cohérent cet ensemble avec une musique inventive, parfois aventureuse mais toujours puissante et généreuse et où il laisse ses partenaires s’exprimer pleinement. Voilà un disque qui s’avère déjà comme l’une des meilleures galettes de l’année.

              

Autre saxophoniste qui est lui aussi l’un des plus brillants de sa génération, Daniel Erdmann s’est fait connaître au sein de plusieurs formations et particulièrement avec le trio Das Kapital. Mais c’est ici  avec le batteur Christophe Marguet que les deux compères signent “Pronto” (Mélodie en Sous-Sol/L’Autre Distribution). Hélène Labarrière à la contrebasse et Bruno Angelini au piano viennent brillamment compléter ce quartet sans faiblesse où l’originalité du propos vient s’ancrer dans un jazz résolument moderne où rythme et mélodie font un mariage d’amour. Difficile de mettre en avant un instrumentiste plus que l’autre tant la partie de chacun est excellente mais on ne peut s’empêcher d’admirer une fois encore la sonorité pleine, chaude, énorme de Daniel Erdmann, sans doute le plus français des saxophonistes allemands.

       

Mais l’anche taillée dans le roseau vibre aussi dans le bec des clarinettes de Jean-Marc Foltz. Depuis vingt ans il caresse les notes du piano de Stéphan Oliva avec le velours de son instrument qu’il choisit souvent dans le registre grave. Ils avaient déjà consacré un album aux compositions de George Gershwin et c’est au grand Duke Ellington qu’ils s’attaquent aujourd’hui avec une infinie douceur dans cet “Indigo” (Vision Fugitive/L’Autre Distribution). Ici tout est histoire de réminiscence, de nostalgie et d’intimité, l’âme du maître se glissant entre les notes de l’un ou de l’autre et entre leurs arrangements qu’ils ont choisi d’exprimer avec un parti-pris de lenteur d’où ressortent encore mieux les timbres de la clarinette basse et du piano, les deux captés avec une pureté cristalline par les micros de Gérard de Haro. Il ne reste plus qu’à se laisser envahir par ce mood (indigo) en tournant les pages du magnifique livret qui l’accompagne.

       

Des anches, il y en a aussi dans le “Social Distancing Blues” (Stunt/UVM) d’Ole Matthiessen puisque le pianiste a réuni un octet pour jouer ses compositions. Rappelons que Matthiessen est une institution au Danemark puisqu’il est depuis longtemps le « Monsieur Jazz » de la radio danoise, une sorte d’André Francis local pour ceux qui se rappellent du responsable du Bureau du Jazz à Radio France. A ce titre il a supervisé de nombreux enregistrements avec la pluparts des géants du jazz, Duke Ellington et Miles Davis compris. Mais il est aussi un pianiste accompli et ses compositions, souvent influencées par le style bop, laissent la place à ses musiciens pour créer le jazz en le jouant avec quelques clins d’œil à des personnalités musicales avec qui il a travaillé (Yusef Lateef, Eddie Harris, Dollar Brand). Un disque plein de fraîcheur où le plaisir de jouer apparait comme la première règle.

              

Philippe Vincent



Directeur de la Société OMD (1983 - 1996) spécialisée dans la distribution de labels Jazz
(Enja, Timeless, Muse, Sunnyside, GRP, etc), créateur du label IDA Records (1984 - 1998)
qui enregistra Barney Wilen, Louis Sclavis, Laurent De Wilde, Enrico Pierannunzi
et bien d'autres, Philippe Vincent est membre de l'Académie du Jazz et collaborateur
régulier de Jazz Magazine depuis 2008.

Bad News

Gary BROOKER (29/05/1945 - 19/02/2022)


Pour tous ceux qui comme moi ont été bercés par la Pop-Rock des années soixante et soixante-dix avant de découvrir le Jazz, Gary Brooker était un artiste incontournable de cette période. Il était l'âme du groupe Procol Harum qui'l avait porté tout en haut de l'affiche avec le morceau "A Whiter Shade Of Pale". 
Souvenez-vous, une ligne d'orgue inspiré de la Sinfonia en fa majeur de la Cantate "Ich Steh Mit Einem Fuß Im Grabe" (BWV 156) et de l’Aria de la Suite pour orchestre N° 3 en ré majeur (BWV 1068) de Jean-Sébastien Bach, cela donnait une mélodie intemporelle.

Un artiste à découvrir ou à redécouvrir

Akio TAKAMORI (1950 - 2017)

Akio Takamori est un artiste Américain d'origine Japonaise, né à Nobehoka en 1950. Dans les années 70, il s'installe à Seattle où il s'exprime en mêlant la tradition Japonaise et la culture occidentale. Il est à la fois céramiste, sculpteur et peintre. Il façonne des formes modelées, rehaussées d’un décor peint avec une retenue toute minimaliste qui leur insuffle vie et personnalité.

"Aphroditeeros"

Une photo, une histoire

Cambodge – Sihanoukville - Wat Krom Temple - 13 mars 2012

Sihanoukville auparavant appelée Kampong Saom (port agréable) est une ville du sud du Cambodge, sur le golfe de Thaïlande. A trois Kilomètres du centre se trouve le Wat Krom Temple qui rassemble quelques merveilles comme ce bouddha couché.

Les albums photos en ligne sur Adobe Spark

Une photo, une histoire - Souvenirs du monde

"Une photo, une histoire" mon premier album photos en ligne sur "Adobe Spark". 
Vous pouvez l'ouvrir en cliquant sur le lien ci-dessous ou en scannant le QR Code avec votre smartphone

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Souvenirs de Florence - La ville où l'Art est Roi

"Souvenirs de Florence" un 3e album photos est en ligne sur "Adobe Spark" à partir du lien ci-dessous ou en scannant le QR Code avec votre smartphone

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Wild Wild West - Montana / Wyoming

"Wild Wild West - Montana Wyoming",
un 4e album photos est en ligne sur "Adobe Spark"
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Alaska - The Last Frontier

"Alaska - The Last Frontier",
un 5e album photos est en ligne sur "Adobe Spark"
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Fleurs du Monde

"Fleurs du Monde",
Le 6e album photos est en ligne sur "Adobe Spark"
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Le Jardin des Tarots de Niki De Saint Phalle

 

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Paris - Centre National d'Art et de Culture Georges Pompidou - 30 octobre 2019
Bernard Réquichot "Episode de la guerre des nerfs"

"I don't have a definition of Jazz. You're just supposed to know it when you hear it".
Thelonious Monk

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