"Jazz is not just Music. It's a way of Life, It's a way of Being, A way of Thinking". Nina Simone

Le morceau du mois

The Modern Jazz Quartet / Django

Disques

Baptiste HERBIN Trio / Django


Avec cet album, le saxophoniste Baptiste Herbin rend hommage au génial Manouche, à la tête de son trio (Sylvain Romano - contrebasse) et André Ceccarelli - batterie) mais sans guitare ! Ce parti pris lui permet de s'affranchir du conformisme de quelques-uns des nombreux autres hommages qui ont marqué l'anniversaire des 70 ans de la disparition de Django l'an dernier. Baptiste Herbin nous avait déjà séduit avec son précédent album "Vista Chinesa", c'est également le cas avec celui-ci.
L'album s'ouvre sur une superbe version de "Django", le thème composé en 1954 par John Lewis pour le Modern Jazz Quartet dont le pianiste était le directeur musical. Ce morceau donne véritablement le ton et l'ambiance du disque. S'ensuivent des titres tout aussi excellents, composés ou interprétés par Django Reinhardt ainsi qu'une composition de Baptiste Herbin "Choro Django" qui nous ramène à son amour pour le Brésil. Baptiste Herbin confirme qu'il est un exceptionnel improvisateur, admirablement soutenu par une section rythmique de grande classe. Un disque évidemment indispensable !

"Nous redécouvrons ébahis, l'œuvre de Django sous une nouvelle incarnation authentique, collective et continuellement stimulante. Baptiste Herbin, sous son égide, devient lui-même un maître et s’envole vers des sommets d’inspiration fréquentés par les plus grands. "Django" nous révèle ainsi un artiste au sommet de son art, et célèbre la naissance d’un trio d’exception".
Extrait du communiqué de presse

https://www.baptisteherbin.fr/

       

Rien ne valant le plaisir de voir les artistes sur scène, je n'ai évidemment pas raté le trio de Baptiste Herbin, à Clermont Ferrand le 23 octobre, dans le cadre du 37e festival Jazz en Tête. Pour ce concert, il avait invité le jeune vibraphoniste Simon Moulier. Ce concert fut à la hauteur de mes attentes.
En dépit du temps qui passe, André Ceccarelli reste un formidable batteur. Sylvain Romano donne le tempo avec brio. Quant à Simon Moulier, c'est une vraie révélation. Et que dire de Baptiste Herbin ? Il a une vraie présence sur scène et il distille des chorus époustouflants pour un public ravi. Une très belle soirée.

Parmi les titres interprétés : "Troublant Boléro", "Indifférence", "Valse de Wasso", "La Montagne Sainte Geneviève", "Night And Day", "Anouman", "Nuits de Saint Germain des Prés", "Tea For Two", "Tears" et bien sûr "Django".

Clermont-Ferrand - Festival Jazz en Tête - 23 octobre 2024

Al JARREAU & NDR Big Band / Ellington


Fondé en 1992 par Siegfried Loch, le label Allemand ACT continue, années après années, de nous offrir des enregistrements d'exception. C'est le cas ici avec cet album du regretté Al Jarreau. Ami de longue date du chanteur de Milwaukke, Siegfried Loch lui propose en 2017 de réaliser une tournée consacrée à la musique de Duke Ellington avec le Big Band de la chaine de télévision NDR. La tournée n'ira pas à son terme puisque Al Jarreau décède le 12 février 2017. Ce disque est donc le dernier témoignage de son art. Artiste à la voix si particulière, véritable acrobate du chant, il offre une nouvelle jeunesse aux thèmes du Duke avec le soutien du NDR Big Band dont il faut souligner l'excellence. De la belle ouvrage comme on dit !

"Music may well fall into categories for other people, and I understand that, but for me, if I like a song, I have to do it and that’s that. If you come to my concerts, I sit on your shoulder and whisper in your ear. I open minds and walk through many doors". Al Jarreau

 

       

JON And JOHN Trio / Momentary Lapse


A l'origine, le Jon And John Trio était un duo formé par le pianiste Jonathan Soucasse et le saxophoniste John Massa. Il est devenu un trio en intégrant le batteur Jérôme Mouriez. "Momentary Lapse" (Interruption momentanée) a été enregistré pendant l'été 2023 sous la direction artistique du saxophoniste Julien Lourau avec deux invités sur certains titres, le percussionniste Sébastien Quesada et le chanteur Kevin Norwood. Cet album est tout à fait singulier et littéralement passionnant. Singulier car il ne ressemble à aucun autre et il nous emporte dans un tourbillon de de rythmes et d'atmosphères, passant du calme à la tempête. Passionnant car il mêle habilement différents genres musicaux (Jazz, Funk, Rock, Word Music) en réussissant le tour de force de conférer une véritable unité aux douze titres. Il serait dommage de passer à côté de ce disque, l'un des plus innovants que j'ai écouté cette année.

http://jonathansoucasse.fr/

https://johnmassa.com/John_Massa/Accueil.html

       

Un morceau, une histoire

Jess GREER & Raymond KLAGES / Just You, Just Me


"Just You, Just Me" a été composé en 1929 par Jesse Greer (paroles de Raymond Klages) pour le film musical "Marianne" réalisé par Robert Z. Leonard. On retrouve la chanson dans "New York, New York" le film de Martin Scorsese (1977) dans lequel elle est interprétée par Liza Minnelli et dans "Everyone Says I Love You" de Woody Allen (1996). La chanson est rapidement devenue un standard, en particulier grâce à la version de Lester Young. A noter que le thème de Thelonious Monk "Evidence" est un Contrafact (démarquage) de "Just You, Just Me". Cette technique, très prisée par les Jazzmen, consiste à composer un morceau à partir de la structure harmonique d'un thème pré existant. Parmi les plus célèbres Contrafacts, on peut citer "Ornithology" de Charlie Parker sur la structure de "How High The Moon" ou encore "The Bridge" de Sonny Rollins sur celle de "I Got Rhythm".
Il existe de nombreuses belles reprises de "Just You, Juts Me", en voici quelques-unes : Nat King Cole "After Midnight" (1957), Ella Fitzgerald "Ella Swings Lightly" (1958), Bill Evans "Conversations With Myself" (1963) et Diana Krall "This Dream Of You" '2020)

 

       

              

              

Toujours le piano à l'honneur - La chronique de Philippe VINCENT

Comme le mois dernier, c’est le piano qui se taille la part du lion parmi les nouveautés. Mais on ne s’en lasse pas tant le niveau artistique est au rendez-vous. Allez, ouvrons le clavier !



Depuis une dizaine d’années Yonathan Avishai est l’un des quelques pianistes actuels dont la musique nous va droit au cœur. Que ce soit dans ses disques pour le label ECM (en leader ou avec son vieil ami Avishai Cohen) ou dans ceux parus chez Jazz & People qui l’ont fait connaître et où il publie ce “Shapes & Sounds”, il ne se départit jamais d’un style singulier fait de simplicité et de sobriété. Et quelle sensibilité au bout des doigts ! En compagnie d’une paire rythmique que tout le monde s’arrache et qui l’accompagne depuis longtemps (Yoni Zelnik et Donald Kontomanou), il nous offre un véritable joyau plein de délicatesse et de nostalgie où l’épure semble l’idée maîtresse. Au milieu de splendides compositions originales, il glisse des versions très personnelles de When You’re Smiling (vieille chanson immortalisée par Armstrong) et de La Mélancolie de Léo Ferré, les intégrant à la perfection dans son univers musical délicieux. Un album de toute beauté.

https://www.yonathanavishai.net/
 

              


Style bien différent chez Miki Yamanaka, dans un idiome très “américain” dans la lignée des grands pianistes qui se sont fait jour depuis les années 80. On avait déjà parlé de son excellent album précédent en quartette avec Mark Turner où elle était accompagnée de la même rythmique de haut vol (Tyrone Allen & Jimmy Macbride) que pour ce trio “Chance” (Cellar Music), formule qu’elle adopte pour la première fois à l’occasion de son sixième disque. Cette jeune pianiste japonaise de 33 ans installée aux Etats-Unis depuis des années a un style très expressif solidement ancré dans la tradition comme le montre un répertoire de reprises où Monk le dispute à Fats Waller, Charlie Parker ou Kenny Kirkland. Souhaitons à cette collectionneuse de kimonos l’avenir qu’elle mérite car elle est déjà au top tant par sa technique que par ses idées musicales.

https://www.mikiyamanaka.com/

 

              

Autre pianiste brillantissime, le cubain Rolando Luna nous avait épaté récemment lors d’un concert au Théâtre d’Angoulême où son charisme et sa virtuosité avait conquis le public. Membre du mythique Buena Vista Social Club et fondateur du collectif cubain « El Comité », il mène aussi une belle carrière internationale en solo, duo ou, comme dans ce ׅ“Live à l’Esprit du Piano” (Inouïe Distri) enregistré à l’Opéra de Bordeaux, en trio. Jazz, classique, musique caribéenne, la  palette musicale qui nourrit son jeu est impressionnante et l’aisance jubilatoire avec laquelle il la sert très  communicative. Mais si son important bagage musical explique en partie son style, c’est aussi un sens inné de l’improvisation qui lui permet de donner à chaque thème une nouvelle vie avec une grande fraîcheur.

https://www.rolandolunapiano.com/

              


Plus éloigné de la tradition du piano jazz, Nico Morelli n’en est pas moins un musicien très intéressant, ponctuant ses pièces en solo de petites vignettes sonores en collaboration avec deux  sound designers qui opèrent en temps réel plutôt qu’en post-production comme c’est souvent le cas. Coltrane, Aznavour, les Rolling Stones ou Kodaly viennent se glisser entre les morceaux de cet ancien élève d’Aldo Ciccolini et de Franco d’Andrea dont le jeu parfois virtuose est plein de sensibilité. Paolo Fresu ne s’est pas trompé en produisant ce “Let Me Play, Let Me Pray” sur son label Tuk Music et ce sixième album en solo de l’auteur est l’occasion de découvrir un musicien attachant pour ceux qui ne le connaîtraient pas encore. Une jolie surprise !

https://www.nicomorelli.com/fr/

              


Mais pas question d’oublier le “piano du pauvre”, surtout quand c’est Frédéric Viale qui le joue. Et pour son huitième album, l’accordéoniste n’a pas choisi la facilité puisque c’est en solo qu’il a voulu  présenter ce “Caméléon” (Diapason/L’Autre Distribution). Il nous en fait voir et entendre de toutes les couleurs entre le jazz, le musette et les musiques traditionnelles de divers coins du monde. On reconnaitra Frou-Frou, Besame Mucho ou le Gravy Waltz de Ray Brown rendu célèbre par Claude Nougaro. Des idées lumineuses, un goût sûr et un sens aigu de l’interprétation font de Frédéric Viale un accordéoniste qu’il faut sortir de l’ombre de Richard Galliano et de Vincent Peirani, nonobstant l’admiration que l’on a pour eux. D’ailleurs, la marque Pigini ne s’est pas trompée en lui fabricant un instrument sur mesure qui sonne comme … un piano du riche !

https://fredericviale.com/

              


Dois-je l’avouer, je ne connaissais pas Benjamin Sanz mais son album “Black Seeds” (MiRR/ L’Autre Distribution) vient combler cette lacune. Dès le premier morceau on sent que ce batteur s’est immergé dans les musiques noires et qu’il sait de quoi il parle : du jazz ! Pas étonnant qu’on l’ait vu aux côtés d’Archie Shepp, de David Murray ou d’Oliver Lake. Il a réuni autour de lui un quintette international de premier plan avec les américains Hermon Mehari (trompette) et Rob Clearfield (piano), le cubain Ricardo Izquierdo (saxophone) et le romain Luca Fattorini (contrebasse). Un quintette qui brille par sa cohésion, son inspiration et son authenticité. Un beau travail qu’il fallait souligner, quitte à risquer une digression dans cette chronique amoureuse du piano.

https://www.benjaminsanz.com/

              

Philippe Vincent



Directeur de la Société OMD (1983 - 1996) spécialisée dans la distribution de labels Jazz
(Enja, Timeless, Muse, Sunnyside, GRP, etc), créateur du label IDA Records (1984 - 1998)
qui enregistra Barney Wilen, Louis Sclavis, Laurent De Wilde, Enrico Pierannunzi
et bien d'autres, Philippe Vincent est membre de l'Académie du Jazz et collaborateur
régulier de Jazz Magazine depuis 2008.

​​Une artiste à découvrir ou à redécouvrir

Eva Cassidy (1963 - 1996)


J'ignore si vous connaissez Eva Cassidy. Si ce n'est pas le cas, je vous propose de découvrir cette artiste absolument exceptionnelle dont la trajectoire s'est malheureusement arrêtée prématurément à l'âge de 33 ans, victime d'un mélanome. Sa voix à la fois puissante et tout en nuances lui permettait de magnifier un large éventail de musiques allant du Jazz au Gospel en passant par le Blues, la Soul et la Pop. Je vous propose de la découvrir avec cet album posthume "Walkin' After Midnight", enregistré en 1995 à Annapolis dans la King Of France Tavern du Maryland Inn. Au programme, 12 titres pour un joli florilège de standards.

https://evacassidy.org/

Eva aimait beaucoup jouer dans cette petite auberge à la fois intime et familiale, construite en 1772. Pour l'anecdote, le règlement intérieur de l'époque est toujours affiché dans l'auberge : "Pas de voleurs, de fakirs, de voyous ou de bricoleurs. Pas de fainéants qui rôdent ou de clochards piqués par les puces. Pas de gifles ni de chatouilles sur les filles. Pas de coups de chope sur les tables. Pas de chiens admis dans la cuisine, pas de combats de coqs. Fusils à silex, gourdins, poignards et épées à remettre à l'aubergiste pour qu'il les garde en lieu sûr. Le lit pour la nuit coûte un shilling. L'écurie pour le cheval quatre pence" !

       

       

Un artiste à découvrir ou à redécouvrir

Juan Pantoja De La CRUZ (1553 - 1608)

Juan Pantoja De La Cruz naît en 1553 à Valladolid. Il est l'élève du peintre Alonzo Sanchez Coello. En 1585, il commence à peindre pour la cour Espagnole et en 1588, il devient le peintre officiel du roi Philippe II et s'impose comme l'un des leaders du courant maniériste Espagnol. Ses portraits se caractérisent par la minutie des détails des broderies, des robes  et des bijoux. Reconnu comme le plus important portraitiste de son temps, Juan Pantoja De La Cruz est un peintre polyvalent, à l'aise dans tous les genres (peintures religieuses, toiles mythologiques, compositions historiques, tableaux animaliers). Le portrait ci-dessous de la reine Isabel de Valois, troisième épouse de Philippe II, est exposé au musée du Prado à Madrid.

"Portrait de la Reine Isabel de Valois" - Huile sur Toile - 120,1 X 84 (vers 1605)

Une photo, une histoire

Danemark - Copenhagen - Den Lille Havfrue - 23 août 2009

Symbole de la ville de Copenhague, la petite sirène (Den Lille Havfrue en Danois) est une statue en bronze installée sur un rocher près du quai Langenilie. Elle représente le personnage éponyme du conte de Hans Christian Andersen. Sculptée par Edvard Eriksen, elle a été érigée le 23 août 1913. Ce qui frappe lorsqu'on se rend sur le site, c'est tout d'abord le lieu, une zone industrielle sans grand intérêt. Ensuite, c'est la petite taille de la statue puisqu'elle ne fait que 1,25 m de haut. Elle a été vandalisée plusieurs fois, c'est pourquoi la statue que l'on peut admirer n'est qu'une copie, l'original étant conservé dans un lieu tenu secret.

Mes derniers albums photos en ligne sur Adobe Express

My Favorite Pictures 2002 - 2011


Parmi les milliers de photos que j'ai prises au fil des années, j'en ai sélectionnées quelques-unes.

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France - Paris - Sunside Jazz Club - 29 octobre 2019

"I don't have a definition of Jazz. You're just supposed to know it when you hear it".
Thelonious Monk

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