"Jazz is not just Music. It's a way of Life, It's a way of Being, A way of Thinking". Nina Simone

Le morceau du mois

Solveig SLETTAHJELL / You're Driving Me Crazy

Disques

Guillaume DE CHASSY / Trenet en Passant


Décidément, Guillaume De Chassy est un artiste singulier et inclassable. Il a une capacité unique à revisiter le répertoire musical. Après Monk, New York, Marlène ou encore Barbara, il pose sa patte sur celui du grand Charles Trenet, accompagné par Géraldine Laurent (saxophone) et André Minvielle (chant). Alors on se régale avec ces chansons intemporelles grâce au jeu délicat de Guillaume De Chassy, au sax bouillonnant de Géraldine Laurent et à l'accent chantant d'André Minvielle. L'esprit de Charles Trenet est bien présent dans cet hommage à la fois respectueux et innovant car Guillaume De Chassy ne se contente jamais de reprendre benoitement les œuvres qu'il interprète, il se les approprie avec le talent qu'on lui connait. Bref, c'est parfait comme toujours avec lui et on en redemande !
Le trio sera en concert le 16 octobre, au Bal Blomet à Paris, pour présenter l'album.

"Avant, je n'aimais pas Trenet à cause de son côté sautillant, "entertainer". Je n'aime toujours pas sa façon de chanter. Mais il y a une quinzaine d'années, je suis passé de l'autre côté du miroir, et quand j'ai commencé à regarder ses textes et à vraiment écouter la mélodie, j'ai vu la hauteur, l'altitude à laquelle il se place. C'est exceptionnel. Il y a une richesse dans son œuvre qui est totalement unique. Ça va très loin, beaucoup plus loin que la plupart des gens ne l'imaginent". Guillaume De Chassy

https://www.guillaumedechassy.fr/

https://www.andreminvielle.com/       https://www.geraldinelaurent.com/

       

Chocho Cannelle / Yo Te Cielo


Encore une jolie découverte avec Chocho Cannelle dont le nom est un clin d'œil à la créatrice de mode Coco Chanel. Fondé en 2021, ce quatuor atypique réunit Camille Heim (harpiste), Arthur Guyard (pianiste), Timothé Renard (clarinettiste) et Léo Danais (batteur). Après un premier EP "Libre à l'intérieur" (2023), élu révélation Jazz Magazine, "Yo Te Cielo" est le premier véritable album du groupe. Inspirés par le message d'amour de la peintre et poétesse Mexicaine Frida Kahlo, les quatre musiciens nous proposent un Jazz contemporain, ouvert aux musiques du monde et marqué du sceau de l'éclectisme. Il faut souligner la cohérence de l'ensemble et la qualité des improvisations. Une mention particulière pour Camille Heim, véritable virtuose de la harpe Llanera, instrument d'origine Colombienne, qui contribue à donner un son très particulier au groupe.

"Se pueden inventar verbos ? Quiero decirte uno : Yo te cielo, asi mis alas se extienden enormes para marte sin medida". Frida Kahlo

https://www.camilleheim.com/chocho-cannelle

       

Une artiste à découvrir ou à redécouvrir

Nicole ZURAITIS


Nicole Zuraitis est une chanteuse, pianiste, compositrice et arrangeuse Américaine originaire du Connecticut. De formation classique, elle se tourne vers le Jazz en 2009 et elle devient la chanteuse principale du Birdland Big Band. Son premier succès, son arrangement de "Jolene", le morceau fétiche de Dolly Parton. Elle a sorti six albums sous son nom dont le dernier, "How Love Begins", coproduit avec le contrebassiste Christian McBride, que je vous propose pour la découvrir. Je pense que vous apprécierez sa voix, subtil mélange de Sarah Vaughan, Sara Gazarek et Laura Nyro ainsi que son brillant jeu de piano, digne d'un Bill Evans.

Quasiment inconnue en France, Nicole Zuraitis a obtenu le Grammy Award du meilleur album de Jazz vocal en 2024 au nez et à la barbe de Cécile McLorin Salvant, Esperanza Spalding et Gretchen Parlato, excusez du peu !

"Supreme talent... a poetess and purely expressive artist like no other... first-rate songwriter, powerhouse vocalist and grade A pianist -- proves to be an expert cartographer, mapping out every detail, nuance and shade of emotion surrounding the arc of a relationship". All About Jazz

https://www.nicolezmusic.com/

       

Un morceau, une histoire

George & Ira GERSHWIN / I Got Rhythm 


"I Got Rhythm" est une chanson composée par George Gershwin sur des paroles de son frère Ira pour la comédie musicale "Girl Crazy", créée le 14 octobre 1930 à l'Alvin Theatre de Broadway. Dans ce spectacle où elle est chantée par Ethel Merman, on retrouve également deux autres standards des frères Gershwin, "But Not For Me" et "Embraceable You". En 1951, Gene Kelly l'interprète dans la comédie musicale de Vincente Minnelli, "Un Américain à Paris". Selon Judith Ann Still, Gershwin aurait volé la chanson à son père, le compositeur Afro-Américain  William Grant Still. Elle a écrit "mon père m'a dit que Gershwin venait aux concerts des noirs à Harlem pour s'inspirer, volant des mélodies à des compositeurs minoritaires affamés en les faisant ensuite passer pour les siennes". Quoi qu'il en soit, "I Got Rhythm" demeure l'un des plus grands standards de l'histoire du Jazz, repris par de nombreux artistes. En voici quelques versions : Teddy Wilson sur l'album éponyme (1956), Mark Murphy "Let Yourself Go" (1957), Ella Fitzgerald "Sings The George And Ira Gershwin Song Book" (1959), Sonny Stitt "The Hard Swing" (1960), Lena Horne "Lovely And Alive" (1963), Michel Petrucciani & Stéphane Grappelli "Flamingo" (1996), 

              

              

              

Le piano à l'honneur - La chronique de Philippe VINCENT


En matière de jazz, quand on veut mettre le piano à l’honneur en France, il est difficile de ne pas parler de Martial Solal. A 97 ans, après avoir donné un dernier concert à la Salle Gaveau en 2019 dont nous nous sommes fait l’écho ici, ce géant du piano publie son autobiographie, “Mon siècle de jazz” (Ed. Frémeaux & Ass.). Ne vous attendez pas à un pavé retraçant la vie du maître de façon chronologique dans ses moindres détails car il s’agit plutôt d’un vagabondage dans ses souvenirs personnels autant que professionnels. Mais en 150 pages, Solal nous immerge dans un monde qui fut celui du jazz depuis la fin des années 40 et dans la vie d’un fabuleux musicien qui y a consacré la sienne. Ce petit ouvrage qui se dévore avec avidité nous rappelle celui d’Eric Le Lann (“Scorpion ascendant belon”) paru il y a deux ans et qui lui aussi réunissait des tranches de vie, sans prétention littéraire mais avec une sincérité et une authenticité touchantes. Les amateurs de jazz y retrouveront bien sûr l’évocation de toutes les rencontres que Solal a pu faire en 70 ans de carrière, avec ses coups de cœur mais aussi des coups de griffe, que ce soit sur son tabouret de piano dans les clubs parisiens ou à travers le monde. Le tout avec cet humour qui accompagna ce monsieur sérieux tout au long de sa vie. Un petit ouvrage aussi délicieux qu’instructif.
 

       


Je ne suis pas sûr que Laurent Coq soit un disciple de Martial Solal mais son ancrage dans l’histoire du jazz allié à une volonté de tracer sa propre voie pourrait parfois y faire penser. Après un silence discographique de plusieurs années, “Confidences” (Jazz & Peope/Integral) le fait apparaître en trio avec l’une des meilleures paires rythmiques de l’hexagone composée de Yoni Zelnik et de Fred Pasqua. Ici, pas de démonstration ostentatoire de virtuosité mais une série de thèmes originaux où les mélodies sont un prétexte à brouiller les cartes entre l’écrit et l’improvisé avec un échange permanent avec ses deux complices qui ne sauraient être réduits au simple rôle d’accompagnateurs. Une fois encore Laurent Coq s’affirme comme un des grands représentants du piano actuel en exprimant une conception résolument moderne de son art. Sans doute est-ce là la première des  confidences qu’il nous livre.

https://laurentcoq.com/fr/
 

              


Baptiste Bailly se présente lui aussi en trio (plus un percussionniste) pour son troisième album, “La Fascinante” (Label Ouest/L’Autre Distribution). Comme dans “Suds”, son précédent enregistrement en solo, le jeune pianiste trentenaire laisse apparaître facilement ses influences majeures marquées par l’Espagne où il commença sa carrière, les musiques méditerranéennes et traditionnelles ainsi que le courant impressionniste du début du siècle dernier. Ajoutée à la sonorité chantante d’un piano cristallin entre les doigts de l’artiste, la fluidité du jeu de Baptiste et la sensibilité de son toucher magnifient les mélodies qui nous emmènent avec grâce dans un  voyage imaginaire ensoleillé. Après un premier album sur le label Fresh Sound New Talent, un deuxième en solo et un face à face avec l’excellent guitariste Gwen Cahue, La Fascinante fait entrer définitivement Baptiste Bailly dans la cour des grands.

https://www.baptistebailly.com/

              


Soleil aussi entre les doigts de Steen Rasmussen pour son album “Red Bossa” (Stunt Records/UVM), lui aussi en trio. Peu connu en France, ce pianiste danois est le principal passeur de la musique brésilienne dans son pays. On l’avait déjà entendu l’an dernier dans le disque “Milton Pa Svenska” aux côtés de la chanteuse suédoise Josefine Cronholm sur un répertoire du grand Milton Nascimento mais c’est à ses propres compositions qu’il consacre l’essentiel de ce nouvel album, exception faite du beau “Manha de Carnaval” de Luiz Bonfa où la chanteuse Marilda Almeida vient se joindre à lui avec bonheur. Avec des morceaux originaux qui ne sont ni des pastiches ni des caricatures de la bossa nova, Steen Rasmussen nous rappelle que la musique brésilienne est toujours une source d’inspiration féconde pour beaucoup de jazzmen.

https://www.steenrasmussenpianist.com/

 

              

Petite entorse à notre thématique pianistique du mois, on ne saurait passer sous silence le dernier disque de Kaz Hawkins, grande chanteuse de blues Nord-Irlandaise d’une cinquantaine d’années qui n’en est pas à ses débuts. Ce “Live in Brezoi” (Dixiefrog) met en valeur la voix profonde et puissante de la chanteuse accompagnée d’un excellent groupe lors de l’Open Air Blues Festival de cette petite ville du sud-ouest de la Roumanie où le festival est devenu une référence du genre en Europe. Si le  répertoire flirte parfois avec le rock, il reste pour l’essentiel profondément ancré dans la tradition du blues tel qu’il a évolué depuis de nombreuses années. Voilà une belle découverte à faire pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas encore Kaz Hawkins.

https://www.kazhawkins.com/

              

Philippe Vincent



Directeur de la Société OMD (1983 - 1996) spécialisée dans la distribution de labels Jazz
(Enja, Timeless, Muse, Sunnyside, GRP, etc), créateur du label IDA Records (1984 - 1998)
qui enregistra Barney Wilen, Louis Sclavis, Laurent De Wilde, Enrico Pierannunzi
et bien d'autres, Philippe Vincent est membre de l'Académie du Jazz et collaborateur
régulier de Jazz Magazine depuis 2008.

Bad News

Sergio MENDES (11/02/1941 - 05/02/2024)


Figure emblématique de la musique Brésilienne, le compositeur et pianiste Sergio Mendes est décédé le 6 septembre dernier à l'âge de 83 ans, des suites d'un Covid long. Au début des années soixante, au moment de l'éclosion de la Bossa Nova, il se produit avec Antonio Carlos Jobim qu'il considère comme son mentor et avec de nombreux Jazzmen Américains en tournée au Brésil. En 1963, impressionné par son style, Cannonball Adderley choisit son groupe "Sexteto Rio" pour enregistrer l'album "Cannonball's Bossa Nova. En 1966, il rebaptise son groupe "Sergio Mendes & Brasil 66" avec lequel il connait un véritable succès, en particulier avec la reprise de la chanson de Jorge Ben Jor, "Mas Que Nada". Il devient alors l'ambassadeur de la Bossa, contribuant ainsi à en faire une musique universelle. Au milieu des années 70, il est un peu au creux de la vague mais il renoue ensuite avec le succès, en particulier avec les albums "Brasileiro" (1993) puis "Timeless" (2006). Ce mélodiste hors pair nous laisse une quarantaine d'albums.

"Sergio Mendes was my brother from another country. He passed away quietly and peacefully. He was a true friend and extremely gifted musician who brought Brazilian music in all its iterations to the entire world with elegance and joy". Herb Alpert

              

              

Bad News

Benny GOLSON (25/01/1929 - 21/09/2024)


Avec Sonny Rollins, il était l'un des deux derniers survivants des artistes figurant sur "A Great Day In Harlem", la photo mythique prise par Art Kane le 12 août 1958. Le saxophoniste Benny Golson est décédé le 21 septembre à l'âge de 95 ans. Fils spirituel de Coleman Hawkins dont il revendiquait l'héritage, Il commence à jouer du saxophone à 14 ans. Dans les années cinquante, il intègre les groupes de Lionel Hampton, Johnny Hodges puis Dizzy Gillespie avant de rejoindre les Jazz Messengers d'Art Blakey avec qui il enregistre le célèbre album "Moanin' (1958). Il forme ensuite avec le trompettiste Art Farmer son propre groupe de Hard Bop, style auquel il restera fidèle tout au long de sa carrière. Compositeur de grand talent, il nous laisse des standards comme "Blues March", l'indicatif de l'émission "Pour ceux qui aiment le Jazz" de Frank Ténot et Daniel Filipacchi, "Whisper Not", "I Remember Clifford" ou encore "Along Came Betty".

"I have known Benny Golson as one of the most complete musicians of the past twenty-five years. He is a composer with an unusually brilliant melodic sense". John S. Wilson - The New York Times

https://www.bennygolson.com/

Art Kane - A Great Day In Harlem

              

              

Bad News

Kris KRISTOFFERSON (22/06/1936 - 28/09/2024)


A Nashville, il était devenu une légende. Le compositeur et chanteur Kris Kristofferson est décédé le 28 septembre à l'âge de 88 ans. Il débute sa carrière professionnelle de musicien en 1965 et il restera en haut de l'affiche jusqu'à sa retraite musicale en 2020. En 1969, il compose "Me And Bobby McGee", le plus grand succès de la musique country, repris notamment par The Grateful Dead et par Janis Joplin qui l'enregistre la veille de sa mort.
En 1985, il fonde le groupe "The Highwaymen" avec les stars de la Outlaw Country, Waylon Jennings, Johnny Cash et Willie Nelson, désormais le seul survivant du quatuor qui se sépare en 2002 après avoir enregistré 3 albums.
Kris Kristofferson était également un excellent acteur, vu en particulier dans "Pat Garrett & Billy The Kid" de Sam Peckinpah (1973) et "A Star Is Born" de Frank Pierson (1976).

"What a gentleman, kind soul, and a lover of words. I am so glad I got to meet him and be around him. One of my favorite people. Rest in peace, Kris". Reba McEntire

https://kriskristofferson.com/

              

https://open.spotify.com/intl-fr/track/7jWbXvrgdbkajU8L28ahn5?si=0c9618f7993e40b2

Un artiste à découvrir ou à redécouvrir

Jean-Pierre CASSIGNEUL

Jean-Pierre Cassigneul est un peintre Français né en 1935. Formé à l'académie Charpentier puis à l'école nationale des beaux-arts, il présente sa première exposition alors qu'il n'a que 17 ans. Son style post impressionniste s'inscrit dans la lignée des Nabis Pierre Bonnard et Edouard Vuillard. Peintre de l'élégance, à la réputation internationale, il est principalement connu pour ses portraits de femmes en chapeaux.

"Balcon sur la Mer" (1984)

https://www.cassigneul.com/

Comment ne pas penser au plus célèbre chapeau de l'histoire du Jazz, celui que portait Anita "The Jezebel of Jazz" O'Day lors du Newport Jazz Festival 1958.

Une occasion de voir ou de revoir le film de Bert Stern & Aram Avakian "Jazz On A Summer's Day" qui restitue à merveille l'ambiance du Newport de ce temps là avec entre autres Jimmy Giuffre, Thelonious Monk, Sonny Stitt, Dinah Washington, Jerry Mulligan et Louis Armstrong.

Une photo, une histoire

Australia – Sydney – Harbour Bridge - 11/01/2013

Construit entre 1923 et 1932 par John Bradfield, le Harbour Bridge relie Dawes Point dans le quartier de The Rocks et Milsons Point dans celui de North Shore. Long de 134 mètres, il est surtout remarquable pour sa largeur de 49 mètres qui permet le passages des voitures, des trains, des cyclistes et des piétons. Les arches sont renforcées par 28 paires de poteaux dont la hauteur varie de 18 mètres à 57 mètres. Surnommé "le cintre" par les habitants de Sydney, c'est avec l'Opera House, l'une des constructions emblématiques de la ville.

Mes derniers albums photos en ligne sur Adobe Express

My Favorite Pictures 2002 - 2011


Parmi les milliers de photos que j'ai prises au fil des années, j'en ai sélectionnées quelques-unes.

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My Favorite Pictures 2012 - 2024


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Usa - Wyoming - Cody - 8 septembre 2014

"I don't have a definition of Jazz. You're just supposed to know it when you hear it".
Thelonious Monk

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