"Jazz is not just Music. It's a way of Life, It's a way of Being, A way of Thinking". Nina Simone

Le morceau du mois

Paolo FRESU / Joy Spring

http://www.paolofresu.it/

Disques

Pierre De Bethmann Trio / Essais Volume 3

Ce superbe trio, toujours composé de Pierre De Bethmann (Piano, Rhodes), Sylvain Romano (Contrebasse) et Tony Rabeson (Batterie), poursuit son exploration des standards de la musique contemporaine. 8 morceaux qui nous font voyager du Jazz, bien sûr, à la musique classique, en passant par la Pop et la chanson Française. Comme toujours, on est saisis par l'inventivité et la fluidité du jeu de Pierre De Bethmann, que ce soit au piano ou au Fender Rhodes.
Il est parfaitement soutenu par ses deux sidemen avec lesquels la complicité est évidente. L'intro de "Que Sera Sera" par la contrebasse est proprement saisissante. Mes morceaux préférés, "I Can't Help It" de Stevie Wonder au Groove subtil, mais surtout la "Sonate Opus 105" de Robert Schumann qui marie harmonieusement la musique classique et l'improvisation.

A coup sûr, l'un des albums de l'année !

La parution de ce très bel album est aussi l'occasion de réécouter les deux premiers opus des "Essais".
 

              

http://pierredebethmann.fr/fr/

Disques - Les sorties en bref



Dans la production récente, voici quelques albums qui méritent le détour.
 


Bai Kamara Jr &The Voodoo Sniffers / Salone
"Fils spirituel" de Big Bill Bronzy, John Lee Hooker ou encore Taj Mahal, Bai Kamara Jr s'est plongé dans ses racines Africaines (Sierra Leone) pour nous offrir ce magnifique album de Blues.

https://baikamara.com/bkj/index.php


Shama And Friends / Let The Light In
Originaire du Bangladesh, la multi-instrumentiste et chanteuse Shama Rahman nous fait voyager dans son monde musical multiculturel et enchanteur. Un enregistrement poétique, porteur d'une véritable esthétique qui transcende les frontières musicales.

Un disque à découvrir ou à redécouvrir

Roberta GAMBARINI & Andrea DONATI / Under Italian Skies

Ce double album a été enregistré en Italie, à la fin des années 90 et remixé en 2009. Entre temps, Roberta Gambarini, originaire de Turin, s'était installée à New York où elle poursuit une brillante carrière. J'ai eu la chance de l'entendre au Blue Note en 2013 avec le Big Band de Roy Hargrove et j'avais été conquis par sa voix, son feeling et son incroyable sens du Scat.
Quant au contrebassiste Andrea Donati, c'est l'un des meilleurs Jazzmen Italiens et un compositeur reconnu. On lui doit d'ailleurs les 18 titres de cet hommage à l'Italie.

Pour mieux découvrir Roberta Gambarini, écoutez également l'album "So In Love" (2009)

       

              

Roberta Gambarini - New York - Blue Note - 24 août 2013

Mingus Spirit - La chronique de Philippe VINCENT

Cette période de « confinement » est l’occasion de fouiner dans sa discothèque à la recherche d’albums qu’on n’a pas écoutés depuis longtemps. Et c’est un bonheur de redécouvrir des musiciens qu’on avait laissé sommeiller au fond de ses rayonnages et qui nous enchantent autant qu’au premier jour. Parmi eux j’ai retrouvé deux saxophonistes qui prirent leur véritable envol dans l’orchestre du grand Charles Mingus et qui furent de splendides découvertes à mes débuts de jazzfan.

Roland Kirk est le premier de ses fous géniaux. Après des débuts discographiques très discrets dans les années 50, il commença à enregistrer comme leader au début des sixties et signa vite deux chefs d’œuvres, We Free Kings (1961) et Domino (1962). Il y a dans ces deux albums toute la créativité et l’énergie qui seront la marque de fabrique de ce multi-instrumentiste qui jouait du ténor, de la flûte et de plusieurs instruments qu’il inventa. Mieux, il jouait parfois de trois saxophones en même temps, donnant l’illusion d’une section d’anches qui sonnait comme un seul homme avant de relancer son orchestre d’un coup de sifflet. Mingus ne s’y trompa point en l’engageant pour les sessions de ses disques Oh Yeah et Tonight at Noon. La musique de Kirk est chaleureuse, enivrante et,  comme celle du maître, elle aime les dérapages tout en restant ancrée dans la tradition et le swing. Comme si ça ne suffisait pas, ce souffleur infatigable qui était noir et aveugle dans l’Amérique du combat pour les droits civiques devint aussi hémiplégique à la suite d’une attaque cérébrale. Loin d’être découragé, il fit modifier ses instruments pour continuer à jouer d’une seule main mais deux ans plus tard, en 1977, une deuxième attaque l’emporta dans la tombe. Il faut réécouter ce musicien peu orthodoxe qui embrassait dans son style toute l’histoire du jazz, de Fats Waller à ses contemporains.

       

Après lui, un autre compagnon de route de Mingus émerveilla nos oreilles. De cinq ans le cadet de Kirk, George Adams commença sa carrière aux côtés de nombreux bluesmen, ce qui expliqua sans doute ensuite son jeu profondément ancré dans le blues. C’est cette référence à la tradition mélangée à une modernité affirmée qui poussa le grand contrebassiste à l’incorporer dans son orchestre dans les années 70. Saxophoniste ténor, flûtiste mais aussi chanteur, il était lui aussi apte à tous les dérapages tout en restant très attaché à la musique noire bien groovy. S’il fit plusieurs albums sous son seul nom, c’est avec le pianiste Don Pullen (ancien de chez Mingus lui aussi), le contrebassiste Cameron Brown et le batteur historique du grand Charlie, Dannie Richmond, qu’il eut vraiment un quartet à sa mesure. Le George Adams-Don Pullen Quartet écuma les festivals dans les années 80 et y sema sa joie de jouer et sa ferveur extraordinaire soutenue par le talent exceptionnel  de quatre musiciens qui avaient formés là sans doute le meilleur groupe de leur carrière. Ils gravèrent une dizaine d’albums dont ceux sur le label hollandais Timeless , le producteur, Wim Wigt, étant également leur tourneur en Europe. S’ils sont tous de haute tenue, je garde une place spéciale dans mon cœur pour le premier, Earth Beams (1980), et le dernier avant qu’ils ne passent chez Blue Note, Live at Montmartre (1985) avec le guitariste John Scofield comme invité. Réécouter les disques de cet orchestre est une véritable cure de jouvence, surtout quand on se dit qu’on va réentendre ensuite George Adams sur les albums du génial Gil Evans dans l’orchestre duquel il jouait aussi à la même époque.

       

Mais ce retour en arrière ne doit pas nous faire oublier que les musiciens d’aujourd’hui sont toujours créatifs et, à l’occasion de ce clin d’œil à Mingus, qui choisir de mieux que le contrebassiste Henri Texier pour évoquer le jazz actuel, lui qui fut tour à tour un pionnier européen du free jazz puis du jazz fusion avant de trouver sa voie dans le style qu’on lui connait depuis une trentaine d’années.  A 75 ans, bon pied bon œil et bons doigts, ce pape du jazz français  sort un nouvel album qu’il a voulu appeler « Chance » (Label Bleu/L’Autre Distri). « Chance » d’avoir eu une aussi longue carrière couronnée de succès, d’avoir pu mener ses projets comme il l’entendait en toute liberté, et d’avoir rencontré un tas de musiciens talentueux. S’il invita dans ses différents groupes des grands noms du jazz comme Steve Swallow, Joe Lovano ou Michel Portal, il fut aussi un grand découvreur de talents qui eurent ensuite une brillante carrière de leader. Parmi eux,  Louis Sclavis ou Bojan Z ne sont pas les moindre. Pour provoquer cette « chance », Texier a choisi à ses côtés les mêmes musiciens que dans son album précédent, son fils  Sébastien (alto et clarinette), Vincent Lê Quang (ténor et soprano), Manu Codjia (guitare) et Gautier Garrigue (batterie). L’esprit de continuité préside donc à la musique de cet album qui ne doit surtout pas vous empêcher d’écouter le superbe enregistrement live que Texier fit en 2016 avec un sextet créé pour l’occasion : Concert anniversaire : 30 ans à la Maison de la Culture d’Amiens (Label Bleu).

       

Philippe Vincent


Directeur de la Société OMD (1983 - 1996) spécialisée dans la distribution de labels Jazz
(Enja, Timeless, Muse, Sunnyside, GRP, etc), créateur du label IDA Records (1984 - 1998)
qui enregistra Barney Wilen, Louis Sclavis, Laurent De Wilde, Enrico Pierannunzi
et bien d'autres, Philippe Vincent est membre de l'Académie du Jazz et collaborateur régulier
de Jazz Magazine depuis 2008.

Un morceau, une histoire

Kurk WEILL & Maxwell ANDERSON / September Song


"September Song" a été composée en 1938 par Kurt Weill (Music) et Maxwell Anderson (Lyrics) pour la comédie musicale "Knickerbocker Holiday" réalisée par Harry Joe Brown. Le film ne rencontra pas un grand succès et cette superbe chanson ne deviendra célèbre qu'en 1950 dans le film "September Affair" dans lequel elle est interprétée par Walter Huston. C'est une balade mélancolique admirablement servie par la poésie nostalgique de Maxwell Anderson.

"Oh, it's a long, long while from May to December
But the days grow short when you reach September
When the autumn weather turns the leaves to flame
One hasn't got time for the waiting game
"

Quelques belles versions :

Sarah Vaughan (Album "Sarah Vaugan With Clifford Brown" - 1954),
Chet Baker (Album "Chet" - 1959), Ella Fitzgerald (Album "Let No Man Write My Epitaph" - 1960), Willie Nelson (Album "Stardust" - 1978)

 

              

              

"September Song" est également le fil conducteur du superbe film de Woody Allen "Radio Days" (1987).

Bad News

McCoy TYNER (11/12/1938 - 06/03/2020)

La vie passe comme une poignée de sable que l'on essaie vainement de retenir entre ses doigts. Avec le décès de McCoy Tyner, c'est encore une légende du Jazz qui disparaît.
De sa longue carrière, on retiendra bien sûr principalement sa contribution essentielle au Quartet de John Coltrane.
Son Chorus sur "My Favorite Things" (album éponyme - 1960) reste un moment de grâce unique qui a inspiré toute une génération de musiciens, à commencer par Christian Vander qui lui avait rendu hommage en 1984 sur le morceau "Eliphas Levi" dans lequel il reprenait ce fameux solo (album "Merci").

En 1961, John Coltrane disait "Mon pianiste actuel, McCoy Tyner, maintient les harmonies, ce qui me permet de les oublier.  Il est en quelque sorte celui qui me donne des ailes et me laisse décoller de temps en temps".

"Pour moi, la vie et la musique sont une seule et même chose. Je joue ce que je vis". McCoy Tyner

       

Un compositeur à découvrir ou à redécouvrir

Guillaume LEKEU (1870 - 1894)

Guillaume Lekeu est né en 1870 à Heuzy en Belgique. En 1879, il s'installe avec ses parents à Poitiers puis à Paris en 1888 où il devient l'élève de César Franck. Son talent naissant s'exprime particulièrement dans sa sonate pour piano et violon (son oeuvre la plus connue) mais surtout, dans l'admirable Barberine (Prélude à l'acte II), une composition qui lui a été inspirée en 1883 par la pièce éponyme d'Alfred De Musset.
Guillaume Lekeu meurt de la fièvre typhoïde en 1894, il n'a que 24 ans.
Un artiste trop vite emporté qui serait peut-être devenu un génie, qui sait, mais que je vous invite vraiment à découvrir.

       

Vu sur le Net

Vous prendrez bien une petite leçon de Picking !

Doc WATSON / Deep River Blues

Un peintre à découvrir ou à redécouvrir

Pyke KOCH (1901 - 1991)

Le peintre Néerlandais Pyke Koch, originaire de  Beek près de Nimègue, revendiquait le double héritage de sa compatriote Annie Caroline Pontifex Fernhout-Toorop dite Charley Toorop et de la peinture Italienne qu'il avait étudiée lors de ses séjours à la Villa Ruspoli, à Florence. Adepte de la Nouvelle Objectivité et du Surréalisme, les spécialistes classent cependant son oeuvre dans le courant appelé "Réalisme Magique" aux côtés d'artistes comme Otto Dix, André Derain et Jean Metzinger. J'espère que vous apprécierez cet étonnant portrait d'Asta Nielsen, première grande vedette du cinéma muet Européen dans les années 1910 - 1920.

Portrait d'Asta Nielsen - Huile sur Toile - 95,5 X 80 (1929)

A méditer



"Ah ! Si c'était un tremblement de terre ! Une bonne secousse et on n'en parle plus ... on compte les morts, les vivants, et le tour est joué. Mais cette cochonnerie de maladie ! Même ceux qui ne l'ont pas la portent dans leur cœur".

"Beaucoup cependant espéraient toujours que l'épidémie allait s'arrêter et qu'ils seraient épargnés avec leur famille. En conséquence, ils ne se sentaient encore obligés à rien".

Albert Camus - Extraits de La Peste (1947)

Les albums photos en ligne sur Adobe Spark

Une photo, une histoire - Souvenirs du monde

Chaque mois où presque, je publie une photo sur ce Blog, dans la rubrique "Une photo, une histoire".
J'en ai rassemblé quelques-unes (et d'autres) sur "Adobe Spark".
Vous pouvez les retrouver en cliquant sur le lien ci-dessous ou en scannant le QR Code avec votre smartphone

https://spark.adobe.com/page/9eTFQOBye1l7a/

Photos et histoires de New York - Souvenirs de "Big Apple"

"Photos et histoires de New York", un 2e album photos est en ligne sur "Adobe Spark"
à partir du lien ci-dessous ou en scannant
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https://spark.adobe.com/page/kYq4mBZWIMkaZ/

Souvenirs de Florence - La ville où l'Art est Roi

"Souvenirs de Florence" un 3e album photos est en ligne sur "Adobe Spark" à partir du lien ci-dessous ou en scannant le QR Code avec votre smartphone

https://spark.adobe.com/page/OO4sTcaYF54lT/

Wild Wild West - Montana / Wyoming

"Wild Wild West - Montana Wyoming",
un 4e album photos est en ligne sur "Adobe Spark"
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le QR Code avec votre smartphone

https://spark.adobe.com/page/s3jlGRV26p3Hi/

Alaska - The Last Frontier

"Alaska - The Last Frontier",
un 5e album photos est en ligne sur "Adobe Spark"
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https://spark.adobe.com/page/mPQDKNV8IkkRk/

Fleurs du Monde

"Fleurs du Monde",
Le 6e album photos est en ligne sur "Adobe Spark"
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Le Jardin des Tarots de Niki De Saint Phalle

 

https://spark.adobe.com/page/VU8NPXoBLsVhJ/

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Clermont-Ferrand - Jazz en Tête - 19 octobre 2005 - Sophie Alour

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