"Jazz is not just Music. It's a way of Life, It's a way of Being, A way of Thinking". Nina Simone

Le morceau du mois

Phil WOODS / Be My Love

​​​Disques

Youn Sun Nah / Elles

Décidément le Jazz vocal féminin ne cesse de nous offrir des pépites. Après Champian Fulton, Robin McKelle, Stacey Kent ou encore le groupe Säje en 2023, c'est au tour de Youn Sun Nah de nous régaler avec "Elles", son nouvel album. Ayant réalisé que la plupart des chansons qu'elle avait enregistrées au fil des ans provenaient de chanteurs masculins, elle a décidé d'honorer les chanteuses qu'elle admire depuis longtemps. Cet album intimiste a été enregistré en duo avec le pianiste Américain Jon Cowherd. Youn Sun Nah fait une nouvelle fois merveille, sa voix toute en nuances et dont l'ampleur ne cesse de nous étonner, réinvente ces mélodies intemporelles, en premier lieu "Feeling Good" popularisé par Nina Simone, mais aussi "My Funny Valentine" ou encore "Killing Me Softly With Is Song" qu'elle interprète en solo, en s'accompagnant seulement de son Kalimba (piano à pouces). Un très grand disque absolument magique !

"J'ai entendu la version de Nina Simone de "Feeling Good" quand j'étais au lycée. A partir du moment où j'ai décidé de me consacrer au jazz, j'ai écouté sa musique tout le temps. Nina Simone est comme une chamane. Elle n'est pas seulement une chanteuse, elle est la musique elle-même".
Youn Sun Nah

https://www.younsunnah.com/       https://www.joncowherd.com/

       

Youn Sun Nah - France - Loire - Villars - 16 octobre 2011

Malo MAZURIÉ / Taking The Plunge


Malo Mazurié, un nom que vous ne connaissez peut-être pas. C'est pourtant un Sideman très recherché et très apprécié qui a été le partenaire d'artistes comme Laurent Cugny, Evan Christopher, Robin McKelle, Didier Lockwood ou encore Rhoda Scott. Aujourd'hui, il se jette à l'eau (Taking The Plunge) en publiant son premier album en tant que leader avec à ses côtés, Noé Huchard (piano), Raphaël Dever (contrebasse) et David Grebil (batterie).
15 titres dont 8 compositions originales et 7 reprises en hommage aux musiciens qu'il admire et grâce auxquels il a forgé sa propre identité musicale (Bix Beiderbecke, Jelly Roll Morton, Duke Ellington,  Louis Armstrong...). La technique accomplie de Malo Mazurié et sa belle sonorité donnent du caractère à cet album qui fait le lien entre le Jazz des origines et une vision plus moderne de la musique.

https://www.malomazurie.com/

« Taking The Plunge » est un voyage musical qui puise ses racines dans les premières émotions que Malo a ressenties en découvrant le jazz des débuts, dès l'âge de six ans, en jouant sur un vieux cornet à piston oublié dans le grenier. Ce projet réunit un groupe de musiciens exceptionnels, ils ont créé un son d'ensemble qui rappelle les formations des années 30, tout en explorant de nouvelles frontières d’un jazz moderne.

       

Une artiste à découvrir ou à redécouvrir

Marialy PACHECO


La  pianiste et compositrice Cubaine Marialy Pacheco est née en 1983 à La Havane. Dès l'enfance, Elle étudie le piano dans sa famille puis fréquente l'École Nationale des Arts de Cuba et suit ensuite les cours de composition de l'Institut National de Arts de La Havane. Elle découvre le Jazz en écoutant Art Tatum, Oscar Peterson et le Koëln Concert de Keith Jarrett. elle enregistre son premier album en 2004 puis s'installe en Allemagne. En 2012 elle est la première artiste feminine à remporter le concours "Montreux Solo Piano Competition". Pour la découvrir, je vous propose son dernier album "Reload", enregistré en 2022.
Je pense que vous apprécierez son jeu de piano tour à tour bouillonnant et lyrique, ancré dans la grande tradition des pianistes Cubains (Chucho Valdes, Roberto Fonseca, Omar Sosa, Gonzalo Rubalcaba ...).
Encore une artiste que j'aimerais bien voir sur scène mais malheureusement, aucune date n'est prévue en France pour l'instant.

"Les pianistes Cubains ont un son et un toucher particuliers. Nous jouons de façon très rythmée, très claire et nous avons une très bonne technique. A Cuba, il n'y a pas d'école de Jazz. Nous avons tous appris la musique classique au conservatoire et c'est la meilleure formation musicale que vous pouvez avoir. Vous développez une sensibilité différente une façon différente d'approcher le son de l'instrument et c'est une combinaison merveilleuse quand on joue du Jazz". Marialy Pacheco

https://www.marialypacheco.de/

       

Un morceau, une histoire

Anthony Newley & Leslie Bricusse / Feeling Good


"Feeling Good" a été composé en 1964 par Anthony Newley & Leslie Bricusse pour la comédie musicale "The Roar Of The Greasepaint - The Smell Of The Crowd" créée le 3 août de la même année au Théâtre Royal de Nottingham en Angleterre puis reprise, l'année suivante au Shubert Theatre de Broadway.
Dans la version Anglaise, elle était chantée par Cy Grant et dans celle de Broadway par Gilbert Price. On doit la première version "Jazz" à John Coltrane sur l'album "The John Coltrane Quartet Plays" (1965). On retrouve également "Feeling Good" dans le film de Wim Wenders "Perfect Days" (2023).

Outre la version emblématique de Nina Simone sur l'album "I Put A Spell On You" (1965) et celle de Youn Sun Nah, il existe de très nombreuses reprises de grande qualité de cette chanson. En voici quelques-unes.
Chris Connor "Gentle Bossa Nova" (1965), Julie London "Album Eponyme" (1965), Carmen McRae "Woman Talk" (1966), Ahmad Jamal "Emerald City Nights - Live At The Penthouse" (1966), Michael Bublé "It's Time" (2005), Gregory Porter "Water" (2010)

       

              

              

              

L'internationale du Jazz - La chronique de Philippe VINCENT

Une fois de plus, notre sélection du mois montre combien le jazz, qui fut la principale forme artistique nouvelle du XXème siècle avec le cinéma, est une musique qui n’a pas de frontières. Un géorgien, un italien, un français et un trio transatlantique illustrent bien cette idée d’une musique qui s’est affranchie d’une partie de ses origines en devenant universelle tout en se nourrissant de ses différentes cultures.

Des dizaines d’années de joug soviétique n’auront pas suffi à étouffer le jazz dans le bloc de l’Est. Dès les années 70 des musiciens polonais, hongrois mais aussi russes se firent connaître en Occident,  quelques festivals virent jour de l’autre côté du rideau de fer et, depuis les années 90, une pléiade d’artistes talentueux arrivent jusqu’à nous, souvent forts d’une technique hors pairs. C’est le cas du pianiste Giorgi Mikadze, géorgien exilé aux Etats-Unis où il enseigne à la Berklee School of Music. Il signe avec “Face To Face” (Pee Wee/Socadisc) un premier disque à son nom en compagnie d’une paire rythmique redoutable, François Moutin à la contrebasse et Raphaël Pannier à la batterie. Avec une grande virtuosité et beaucoup de goût il adapte des mélodies de son pays qu’il fait chanter de façon inventive avec la complicité aussi subtile qu’énergique de ses deux partenaires. Sous-titré “Georgian Songbook Vol.1”, ce premier album en annonce un second que nous sommes déjà impatients d’écouter.

https://www.giorgimikadze.com/

 

              

Si le pianiste italien Maurizio Minardi est relativement peu connu en France malgré un talent certain, c’est sans doute parce qu’il a passé presqu’une dizaine d’années à Londres avant de venir s’installer à Paris. Le fait d’avoir évolué dans le monde du tango et des musiques latines explique peut-être le côté chantant de beaucoup de compositions de ce “Invisible” (Entourage Contempo/Inouïe Distri) qui rappellent parfois certains morceaux d’Enrico Pieranunzi. Si on sent que les influences de l’artiste viennent plus du monde du classique que de celui du blues, sa conception du trio est bien celle d’un jazzman, entre autres par la place qu’il laisse à ses deux partenaires. On regrettera simplement qu’il ne lâche pas plus les chevaux, ce qui n’aurait rien enlevé à l’élégance de son propos.

https://www.mauriziominardi.com/francais

              

Autre pianiste, mais dont nous avons souvent parlé ici, Pierre de Bethmann délaisse pour un temps ses “Essais” en trio (5 volumes parus à ce jour) pour réactiver un quartet dont il a changé la rythmique, assurée dans ce “Credo” (Aléa/Socadisc) par Simon Tailleu et Antoine Paganotti, mais où il a gardé son vieux complice David El Malek au saxophone. Si le répertoire est entièrement nouveau (et entièrement signé du leader), le quartet est toujours porté par un jeu collectif dont la modernité s’inscrit bien dans l’air du temps. Cinq longs morceaux qui laissent la place à chacun pour s’exprimer pleinement et où David El Malek est, encore une fois, époustouflant (Eternel Détour). Une musique à partager pour quatre musiciens qui, par-dessus tout, aiment jouer encore et encore.

https://pierredebethmann.fr/fr/

              

Un peu plus loin du jazz et un peu plus près de la musique classique du XXème siècle, Reverso est un trio original puisqu’il est constitué d’un pianiste, l’allemand Franck Woeste, d’un tromboniste, l’américain Ryan Keberle, et d’un violoncelliste, le français Vincent Courtois. “Shooting Star” (Alternate Side/Orchard) est leur 5ème album et confime leur ancrage dans une musique s’inspirant souvent de l’époque impressionniste. Après un hommage à Ravel et un autre à Fauré dans leur précédent album, ce trio de chambre s’inspire ici des compositions de “l’étoile filante” Lili Boulanger, sœur cadette de Nadia, première femme à décrocher un Prix de Rome de composition en 1913 et disparue cinq ans plus tard à l’âge de 25 ans. Aux frontières de la musique savante et de l’improvisation, voilà un trio contemporain qui s’affranchit de bien des étiquettes et dont le charme est dû en partie à l’excellence des musiciens qui le constituent.

https://www.frankwoeste.com/

https://ryankeberle.com/       http://vincent-courtois.com/

              

Bien différent est “da Parigi a Firenze” (Jazz Family/Socadisc) de Pierre do Sameiro, saxophoniste au parcours singulier. Originaire de la région bordelaise où il fit ses études musicales au conservatoire, il décida ensuite de s’orienter vers une carrière technique : il sera tour à tour ouvrier d’usine, mécanicien, technicien hydraulique itinérant et c’est au volant de son camion, en écoutant John Coltrane, qu’il décidera de revenir à la musique. Ce sera le Centre des Musiques Didier Lockwood où il ira se perfectionner puis le début du parcours du musicien de jazz dans la capitale, de clubs en jam sessions. On découvre dans cet album un saxophoniste attachant au son bien plein en compagnie de trois potes italiens, les quatre étant là pour faire une musique ouverte et loin de toute prétention de l’aveu même de cet amateur de Jean Ferrat et de Pasolini. Voilà le plaisir de jouer !

https://pierredosameiro.com/
 

       

Philippe Vincent



Directeur de la Société OMD (1983 - 1996) spécialisée dans la distribution de labels Jazz
(Enja, Timeless, Muse, Sunnyside, GRP, etc), créateur du label IDA Records (1984 - 1998)
qui enregistra Barney Wilen, Louis Sclavis, Laurent De Wilde, Enrico Pierannunzi
et bien d'autres, Philippe Vincent est membre de l'Académie du Jazz et collaborateur
régulier de Jazz Magazine depuis 2008.

Un artiste à découvrir ou à redécouvrir

Victor CHARRETON (1864 - 1936)

Victor Charreton est un peintre néo-impressionniste né à Bourgoin (Isère) et mort à Clermont-Ferrand (Puy de Dôme). Enfant d'une famille aisée, il développe très jeune une passion pour les Beaux-Arts. A 38 ans, il abandonne son métier d'avoué près la Cour d'Appel de Lyon pour se consacrer à sa passion. En 1903, il est l'un des co-fondateurs du salon d'automne à Paris puis devient le chef de file de l'école de Murol. Victor Charreton était une peintre d'extérieur, pas d'atelier. Son style est un subtil mélange d'impressionnisme, de fauvisme, de pointillisme et même de cubisme.
Une trentaine de ses œuvres sont exposées dans le magnifique Espace Muséal qui lui est dédié à Chamalières (Puy de Dôme). Il est installé dans l'ancien hôpital Fontmaure.

"Jardin à Saint Saturnin" - Huile sur Toile

https://www.clermontauvergnetourisme.com/fiches/espace-museal-victor-charreton/

Une photo, une histoire

Argentine - Buenos Aires - La Casa Rosada - 07 décembre 2008

Située en face de la tristement célèbre Place de Mai, la Casa Rosada est le siège du pouvoir exécutif Argentin. Elle est l'œuvre de l'architecte Francesco Tamburini. La couleur rose de l'édifice symbolisait la volonté du président Domingo Faustino Sarmiento de pacifier le pays durant son mandat (1868 - 1874), en mélangeant le rouge des fédéralistes avec le blanc des unitaristes. 

Mes albums photos en ligne sur Adobe Express

My Favorite Pictures 2002 - 2011


Parmi les milliers de photos que j'ai prises au fil des années, j'en ai sélectionnées quelques-unes.

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My Favorite Pictures 2012 - 2023


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Italie - Asti - Palazzo Mazzetti - 06 avril 2023
Giovanni Boldini "Busto Di Giovane Sdraiata" - Huile sur Toile (1912)

"I don't have a definition of Jazz. You're just supposed to know it when you hear it".
Thelonious Monk

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