"Jazz is not just Music. It's a way of Life, It's a way of Being, A way of Thinking". Nina Simone

Le morceau du mois

Jeff Goldblum And The Mildred Snitzer Orchestra  / Cantaloupe Island

​​Disques

Gretchen PARLATO & Lionel LOUEKE / Lean In


Dans ce Blog, je vous parle régulièrement de Gretchen Parlato, une artiste que j'apprécie tout particulièrement. Quant à Lionel Loueke, c'est un musicien tout à fait singulier, tant par son style que par son répertoire.
Ils ont tous les deux fréquenté, en 2001, le prestigieux Thelonious Monk Institute of Jazz et ce "Lean In" est la concrétisation discographique de plus de vingt ans d'amitié entre la chanteuse de Los Angeles et le guitariste Béninois. Ils ont certes souvent joué ensemble mais c'est leur premier album en duo avec quelques invités, des proches comme le batteur Mark Guiliana ou encore Lisa Loueke. Le timbre de voix cristallin de Gretchen Parlato se marie à merveille avec la guitare de Lionel Loueke. Leur musique est inspirée et elle se développe tranquillement dans l'ambiance intimiste du duo. Elle s'épanouit plus largement lorsque les invités entrent en scène. De la belle ouvrage !

"The artistic accord between Gretchen Parlato and Lionel Loueke can be compared to one Billie Holiday shared with Lester Young. The dynamic duo often create rainforests of sonic wonder". John Murph - Downbeat


https://gretchenparlato.com/      https://www.lionellouekemusic.com/

       

Clermont Ferrand - Jazz en Tête - 24 octobre 2007
Gretchen Parlato & Lionel Louke

Un morceau, une histoire

Herbie HANCOCK / Cantaloupe Island


"Cantaloupe Island" a été composé en 1964 par Herbie Hancock à l'époque où il était membre du quintet de Miles Davis. Le morceau figure sur l'album "Empyrean Isles".
A ses côtés, ses acolytes du groupe de Miles, Freddie Hubbard (Trumpet), Ron Carter (Bass) & Tony Williams (Drums). J'ai toujours aimé ce morceau gai et enlevé qui ne peut que susciter la joie et l'enthousiasme. Sa structure très simple permet aux solistes de donner libre cours à leur créativité. Je vous en propose cinq versions. Celle d'Herbie Hancock bien sûr mais aussi celle de l'acteur, pianiste et chanteur Jeff Goldblum (voir le morceau du mois). Et puis, le Lee Goodson Intergalactic Soul Jazz Band avec le formidable tromboniste Kuumba Frank Lacy, enregistré au Paris Blues Bar, l'un des lieux emblématiques de la musique à Harlem. Enfin, les interprétations de Nat Adderley "Sayin' Something" (1966) et de Mark Murphy "Mark Murphy Sings" (1975) qui en a écrit les paroles.

Jazz News

Paul LAY / Rhapsody In Blue

L'an prochain, on fêtera le centenaire de la Rhapsody In Blue de George Gershwin. En effet, cette oeuvre emblématique a été créée le 12 février 1924 à l'Aeolian Hall de New York, sous la direction de Paul Whiteman, avec George Gershwin lui-même au piano. Paul Lay, l'un de nos plus brilliants pianistes, a décidé de rendre hommage à la Rhapsody. Il annonce qu'il en explorera toutes les facettes, en solo, en trio, en octet ou avec un orchestre. On s'en régale d'avance. En attendant, je vous propose une version époustouflante enregistrée le 25 mars dernier dans le studio 104 de la maison de Radio France à Paris. Sans nul doute la Rhapsody in Blue de Paul Lay sera l'un des événements musicaux de 2024.

http://www.paul-lay.com/paul-fr

Respire Jazz Ferstival (14e Edition) - La chronique de Philippe VINCENT

Chaque année, fin juin début juillet, quelques centaines d’amateurs se retrouvent dans la campagne charentaise autour de l’ancienne abbaye de Puypéroux (commune de Montmoreau), loin des grandes foires musicales de l’été. Il y a là des gens des alentours, des habitants d’Angoulême qui n’est qu’à trente kilomètres, mais aussi des fans venus d’un peu plus loin (Bordeaux, Dordogne, Charente-Maritime, Pays Basque) ou quelques touristes égarés. Mais une grande partie de ce public avisé est fidèle à l’évènement, avouant être attaché à une programmation qui ne les déçoit jamais et à une ambiance conviviale, presque familiale, où musiciens, bénévoles et artistes se mélangent en toute simplicité avec les spectateurs.

Pour cette 14ème édition, Pierre Perchaud, guitariste de son état et directeur artistique pour cette occasion, avait décidé d’ajouter une soirée le jeudi dans la belle grange où se donnent les concerts des samedi et dimanche après-midi, ceux des autres soirées étant toujours dans la grande cour de l’abbaye. Une fois encore, la programmation s’avéra variée, mélangeant les styles, les générations et les dimensions orchestrales, la devise de Pierre Perchaud s’établissant plus autour de la sincérité artistique qu’autour d’une rhétorique musicale précise.

Deux “enfants du pays” natifs d’Angoulême étaient conviés à la fête, Christian Escoudé le vendredi et Matthis Pascaud le lendemain. Si le premier est revenu s’installer en Charente après une carrière internationale, ce n’est pas pour y couler une retraite loin des amplis. Il proposait ce soir-là un quintet tout nouveau avec Sophie Alour (ténor), Ludivine Issambourg (flûte énergique), Antoine Hervier (orgue) et Simon Goubert (batterie). Si ce quintet est encore un peu vert (ce n’était que son 2ème concert), il remporta néanmoins un vif succès et ce fut le cas aussi de la formation de Matthis Pascaud avec le chanteur Hugh Coltman qui jouèrent leur programme en hommage à Dr John, gourou musical de la Nouvelle Orléans disparu il y a quatre ans. Avec Christophe Panzani (ténor), Pierre Elgrishi (basse) et Karl Jannuska (batterie), un parfum de blues et de rock réchauffa un public qui brava une bruine tenace.

Autres valeurs sûres, Daniel Zimmermann (trombone) et Eric Séva (saxophone baryton) avaient enchanté l’assistance dès le jeudi soir. Une fois de plus, ce qu’ils firent tient d’une sorte de miracle musical. Sans le soutien d’une rythmique ni d’un quelconque instrument harmonique, ils tinrent en haleine les festivaliers du premier jour grâce à des mélodies qu’ils tripatouillent dans tous les sens et réécrivent en en gardant l’essence. Des thèmes connus comme Libertango (Piazzola) Caravan (Ellington) ou Indifférence (Tony Murena) mais aussi des compositions personnelles parfaitement intégrées au programme. Un travail énorme pour un plaisir immense de l’auditeur. On en redemande, d’autant plus que l’acoustique de cette grange est superbe et que le savoir-faire de Kim Ottogali préserva à la console le naturel des sonorités. La musique acoustique est si souvent gâchée de nos jours par des sonorisateurs qui ne connaissent que le bouton de volume que c’est à noter. Et les  mêmes louanges pour Boris Darley qui officie chaque année avec bonheur en extérieur dans la grande cour.  Charlier/Sourisse/Winsberg faisaient partie eux aussi des talents confirmés depuis longtemps et ce trio orgue-guitare-batterie que l’on connait depuis des années s’était fait quartet avec la jeune chanteuse Malou Oheix, lauréate du CMDL (Centre des Musiques Didier Lockwood) dont la voix se fait instrument. Comme d’habitude, leur musique se veut actuelle sans rien renier aux fondamentaux du jazz. Ce fut également le cas du quartet Flash Pig que l’on joint aussi aux valeurs confirmées de cette édition car, si certains pensent les classer parmi les jeunes musiciens, il y a bien une quinzaine d’années que cette formation existe. Mais leur quatrième album sorti l’an dernier a été celui d’une consécration tardive bien méritée, salué par une critique enthousiaste. Eux aussi ont les pieds solidement ancrés dans le jazz éternel tout en étant ouverts à certaines tendances de notre temps. Ce mélange sans âge parfaitement maîtrisé fut ovationné car le groupe fut une révélation pour beaucoup de spectateurs.

Mais le festival fait toujours place à de nouveaux talents et ce fut encore le cas pour cette édition. On put encore une fois découvrir une excellente formation issue du CMDL avec le Saïma Quartet regroupant quatre musiciens à l’aube de leur carrière et qui faisait penser au quartet de Joe Lovano et John Scofield. Le saxophoniste Abdelbari Fannush séduisit le public par sa sonorité pleine de douceur, comme le fit l’altiste Olga Amelchenko le samedi. Elle aussi a sorti un disque bien accueilli il y a quelques mois avec une autre formation mais il va falloir attendre encore quelque temps encore pour écouter celui qu’elle va enregistrer avec le quintet qu’elle présentait à Respire. Quant à l’orchestre de Robinson Khoury, c’est un véritable triomphe qui lui fut fait. A 27 ans, c’est déjà l’un des grands maîtres de l’instrument et la musique originale qu’il offre (un côté presque spirituel et poétique où il laisse de la place à sa voix) laisse présager de belles années à venir devant lui.

Enfin, il y eut aussi deux bonnes surprises avec deux groupes dont on ne connaissait pas grand-chose. Le flirt de la musique orientale avec le jazz ne date pas d’hier mais il est parfois le fait plus d’une mode que d’une véritable inspiration. Rien de ça avec le groupe Azawan qui mêle le jazz au chaâbi (musique née dans les années 30 à Alger). Mais quand les musiciens sont excellents, n’importe quelle musique est belle. Parmi eux, le saxophoniste Martin Guerpin étonna beaucoup de monde, tant par son jeu que grâce à une sonorité divinement belle au soprano. Triomphe pour eux aussi, le public étant resté jusqu’au bout malgré la bruine insistante. Le soleil était revenu pour la clôture du festival avec Angelo Maria, groupe annoncé comme mêlant l’afro-beat et le funk au jazz. Une partie du public se regroupa devant la scène pour danser mais, là encore, le niveau des musiciens enchanta ceux qui avaient du mal à bouger malgré un final en apothéose devant les grandes structures en bambou construites par Dominique Pelletier, électricien en chef du festival mais aussi photographe et décorateur plein d’invention.

Il y eut aussi la ballade musicale du dimanche matin autour de l’abbaye (deux heures de promenades entrecoupées de pauses musicales), la conférence de Franck Bergerot sur Carla Bley (rencontre qui, au fil des ans, fidélise son auditoire) et les fameuses jam sessions de Respire, heureusement revenues à côté du bar pour transformer le lieu en club de jazz sous les étoiles. Lancées par le Saïma Quartet, elles accueillirent jusqu’à pas d’heure des musiciens du festival et d’autres, parmi lesquels les ébouriffants Jacob Chaignaud (jeune altiste), Paul Walszak (tromboniste de 15 ans qui en étonna plus d’un lui aussi) et Julia (12 ans et fille de Pierre Perchaud) qui interpréta une chanson de circonstance intitulée … Respire !

https://www.respirejazzfestival.com/photos-festival-2023

Article également publié sur le site "Jazz In"

https://www.jazzin.fr/respire-plus-que-jamais/

Philippe Vincent



Directeur de la Société OMD (1983 - 1996) spécialisée dans la distribution de labels Jazz
(Enja, Timeless, Muse, Sunnyside, GRP, etc), créateur du label IDA Records (1984 - 1998)
qui enregistra Barney Wilen, Louis Sclavis, Laurent De Wilde, Enrico Pierannunzi
et bien d'autres, Philippe Vincent est membre de l'Académie du Jazz et collaborateur
régulier de Jazz Magazine depuis 2008.

Bad News

Tony BENNETT (03/08/1926 - 21/07/2023)


Avec Tony Bennett, décédé le 21 juillet à l'âge de 96 ans, disparait le dernier Crooner "historique". Cet enfant du Queens, né dans une modeste famille Italo-Américaine, aura marqué 70 ans de l'histoire du Jazz, de son premier succès, "Because Of You" en 1951 jusqu'à son dernier album, "Love For Sale" en duo avec Lady Gaga (2021). Dans les années soixante, marquées par la déferlante du Rock, il aurait pu disparaître de la scène musicale, il réussit pourtant un remarquable Come-Back au début des années 80. A son palmarès, plus de 70 albums et 20 Grammy Awards ! On retiendra sa voix bien sûr, mais aussi son élégance un peu Old Fashioned.

Tony Bennett était également un peintre réputé qui signait ses oeuvres de son nom de naissance, Anthony Benedetto.

Enfin, il faut souligner son engagement indéfectible en faveur du mouvement des droits civiques. Il avait notamment participé aux marches de Selma en Alabama, en 1965, aux côtés de Martin Luther King et d'Harry Belafonte.

J'ai eu le plaisir de le croiser deux fois. La première, le 4 juillet 2000 dans le cadre du festival Jazz à Vienne, où il se produisait en seconde partie de son amie Diana Krall. La deuxième, le 23 mai 2009 au Blue Note à New York, où assis tout près de nous, il assistait au concert d'Ahmad Jamal.

"Tony Bennett is the best singer in the business. He excites me when I watch him. He moves me. He's the singer who gets across what the composer has in mind, and probably a little more". Frank Sinatra (1965)

https://www.tonybennett.com/

Anthony Benedetto "Central Park" - Oil On Canvas (1988)
Smithsonian American Art Museum

       

Un artiste à découvrir ou à redécouvrir

Rafael ZABALETA (1907 - 1960)

Rafael Zabaleta est un peintre Espagnol, né en 1907 à Quesada, dans la province de Jaén. En 1925, il s'installe à Madrid pour étudier à l'école des Beaux-arts de San Fernando. A partir des années quarante, il s'affranchit de la peinture académique pour s'orienter vers l'expressionnisme et le post-cubisme, influencé par Picasso qu'il rencontre à l'occasion de ses voyages à Paris. Malheureusement, il meurt d'une hémorragie cérébrale à seulement 53 ans.
La plupart de ses oeuvres sont exposées dans le musée qui lui est consacré dans sa ville natale.

"Painters And Model" - Oil On Canvas - 80 X 100 (1954)

http://www.zabaletafundacion.org/museoquesada.html

Une photo, une histoire

Italy - Firenze - Area Pettini Burresi - Marco Di Maggio Trio - 21 juillet 2021

Une belle soirée d'été dans le parc Pettini Burresi, dans le quartier des Cure à Florence. Une petite scène a été installée pour le trio du guitariste et chanteur Marco Di Maggio. J'ignore à ce moment-là qui il est mais dès le premier morceau, je suis absolument estomaqué par le talent de ce virtuose du Rockabilly, accompagné par Matteo Giannetti (contrebasse) et Marco Barsanti (batterie). Renseignements pris, c'est une véritable star de ce style musical. Il s'est produit dans le monde entier, en particulier, honneur insigne, au Grand Ole Opry à Nashville. Il compte 11 albums à son actif. J'ai eu la chance de le revoir au même endroit le 9 juillet 2023, cette fois-ci en duo avec Matteo Giannetti. Deux moments de pur plaisir !

Terry Williams, le batteur de Dire Straits, a dit de lui "J'ai joué avec les plus grands, Mark Knoffler, B. B. King, Eric Clapton, Albert Lee et je peux dire que Marco Di Maggio est l'un des leurs".

http://www.dimaggioconnection.com/artist/marco-di-maggio

Mes derniers albums photos en ligne sur Adobe Express

My Favorite Pictures 2002 - 2011


Parmi les milliers de photos que j'ai prises au fil des années, j'en ai sélectionnées quelques-unes, mes préférées.

https://new.express.adobe.com/webpage/CnRlcIvY3MLK6

My Favorite Pictures 2012 - 2023


Parmi les milliers de photos que j'ai prises au fil des années, j'en ai sélectionnées quelques-unes, mes préférées.

https://new.express.adobe.com/webpage/Ks9VnGAfD6QY0

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France - Clermont Ferrand - Jazz en Tête - 25 octobre 1991
Gary Bartz, Antonio Hart & Roy Hargrove

"I don't have a definition of Jazz. You're just supposed to know it when you hear it".
Thelonious Monk

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