"Jazz is not just Music. It's a way of Life, It's a way of Being, A way of Thinking". Nina Simone

Le morceau du mois

Brad MEHLDAU / I'm Old Fashioned

https://www.bradmehldaumusic.com/

​​​​Disques

Baptiste TROTIGNON / Brexit Music


Baptiste Trotignon est l'un de nos meilleurs pianistes, d'ailleurs le Jazz Français en compte décidément beaucoup comme le prouve la chronique de Philippe Vincent. La "Pop" Anglaise et en particulier la musique des Beatles, est depuis longtemps une source d'inspiration pour les Jazzmen. Parmi celles et ceux qui ont cédé à son charme, on peut citer en premier lieu Brad Mehldau, notamment avec son dernier album "You Mother Should Know : Brad Mehldau Plays The Beatles" (2023) mais aussi Yaron Herman, Nina Simone, George Benson, Aretha Franklin et même Keith Jarrett. C'est donc au tour de Baptiste Trotignon de s'y coller si je puis dire. Le titre de l'album "Brexit Music" n'est pas une prise de position politique mais plutôt un clin d'œil aux vicissitudes de l'union Européenne qui épargnent heureusement la musique. On retrouve avec un plaisir un peu nostalgique des morceaux des Beatles, de Pink Floyd, de Led Zeppelin, de Radiohead, des Stones ...
J'aime tout particulièrement sa version toute en délicatesse de "Life On Mars" de David Bowie ainsi que son art de faire swinguer "We Are The Champions" du groupe Queen.
A ses côtés, deux excellents musiciens, le contrebassiste Néo-Zélandais Matt Penman et le batteur Américain Greg Hutchinson. Si comme moi vous avez aimé la Pop des décennies précédentes, vous allez vous régaler avec ces interprétations magnifiées par l'art de Baptiste Trotignon.

"Reprendre une chanson connue est une chose fréquente chez les jazzmen, et comme beaucoup d’autres je l’ai souvent fait par petites touches, mais l’idée d’un album entier exclusivement autour de la pop musique anglaise n’allait pas de soi .../... Les musiciens de jazz et de pop (rock, chanson...) ont parfois été comme de vieux frères ennemis un peu rivaux... Et pourtant dans les 2 mondes on entend la même sublime violence et cette soif de liberté très revendicatrice, simplement exprimées de manière très différente". Baptiste Trotignon

https://www.baptistetrotignon.com/

              

​​Bebel GILBERTO / Joao


Cet album est une véritable déclaration d'amour de Bebel Gilberto à son père Joao, décédé en 2019. Fille du maître de la Bossa Nova et de la non moins remarquable chanteuse Miucha, elle-même sœur de Chico Buarque (quelle hérédité !), elle perpétue depuis plusieurs décennies l'esprit de la Bossa. Elle s'est fait une spécialité, métisser la Bossa Nova avec la musique électronique. Aujourd'hui, elle revient à l'essentiel en reprenant  11 chansons écrites ou popularisées par son père. On retrouve ainsi des titres emblématiques comme "Desafinado", "Caminhos Cruzados" ou encore "O Pato" et d'autres moins connus, en tout cas de moi.
Un album tout en tendresse qui ne pourra que ravir les amateurs de la musique Brésilienne.

"Joao est une lettre d'amour à mon père. Depuis mon premier album, je n'ai jamais vraiment repris la musique de mon père. Il est temps de présenter au public les chansons qui m'ont influencées depuis ma naissance". Bebel Gilberto

https://www.bebelgilberto.com/

              

Et puis, je ne résiste pas au plaisir de vous proposer cette délicieuse vidéo de Bebel Gilberto, alors âgée de 14 ans et de son père chantant "Chega de Saudade" en 1980.

Un morceau, une histoire

Richard RODGERS & Lorenz HART / The Lady Is A Tramp



"The Lady Is A Tramp" est une chanson composée en 1937 par le duo Richard Rodgers & Lorenz Hart pour la comédie musicale "Babes In Arms" (Place au Rythme), créée la même année au Shubert Theatre de Broadway. Dans ce Musical, on retrouve également un autre standard, "My Funny Valentine". Comme souvent, le spectacle a fait l'objet d'une version cinématographique réalisée par Busby Berkeley (1939) avec Mickey Rooney et Judy Garland en vedettes. On retrouve également la chanson dans "Pal Joey", le film de George Sidney (1957) dans lequel elle est chantée par Frank Sinatra. Quelques belles versions : Sammy Davis Jr "I Gotta Right To Swing" (1960), Peggy Lee "Mink Jazz" (1963), Count Basie "High Voltage" (1970), Bill Charlap "Live At The Village Vanguard" (2007), Tony Bennett & Lady Gaga "Duets II" (2011), 

Mais j'aime par-dessus tout celle du duo Ella Fitzgerald / Frank Sinatra, enregistrée en Live en 1967. Quelle complicité et quel talent !
 

       

              

Pianos de fin d'été - La chronique de Philippe VINCENT

L’été en général et le mois d’août en particulier étant toujours très maigres en nouveautés avant l’embouteillage de la rentrée où vont se bousculer les sorties, nous avons jeté un coup d’œil dans le rétroviseur pour retrouver des disques parus au printemps et dont nous n’avions pas eu l’occasion de parler pour diverses raisons. Et c’est vers le piano que notre oreille s’est tournée.

En début d’année nous vous avions parlé de l’initiative aussi heureuse que courageuse d’Hélène Dumez, une marseillaise qui possède un magnifique Steinway dans son appartement de la capitale phocéenne, rue de Paradis. Y ayant déjà organisé des concerts privés, elle eut l’idée de faire enregistrer en solo plusieurs musiciens en leur laissant une entière liberté pour explorer le clavier de cet instrument d’exception. Ayant créé le label Paradis Improvisé pour l’occasion (commercialisé par L’Autre Distribution), elle publie deux nouveaux disques tous les deux mois signés par les meilleurs pianistes français d’aujourd’hui. Après Baptiste Trotignon, Laurent Coulondre, Pierre de Bethmann et Leonardo Montana, quatre autres artistes ont rejoint ce paradis récemment.

Alain Jean-Marie est davantage présent sur les disques des autres que sur les rares qu’il fait à son nom, sans doute la rançon d’être un accompagnateur d’exception pour toutes celles et ceux qui pensent être meilleurs s’ils l’ont à leurs côtés. La rareté de ses enregistrements en leader rend d’autant plus précieux ce « Creole Promenade » consacré à un répertoire conçu autour de la musique de ses Antilles natales. On y retrouve certains thèmes qu’il publia il y a longtemps sur ses fameux albums « Biguine Reflexion »  mais aussi le somptueux  Italian Sorrow qu’il nous avait fait connaître à la fin des années 80 sur le splendide « Latin Alley » qu’il enregistra avec le talentueux contrebassiste Niels-Henning Orsted-Pedersen.

       

Si Bojan Z signe lui aussi des morceaux de son nom, son programme se réfère davantage au jazz en reprenant des titres de grands musiciens comme Wayne Shorter, Horace Silver ou Clare Fisher. Il nous offre aussi une version bouleversante de The Peacocks (Jimmy Rowles) qu’il traite de façon très intimiste. Quant à Mingus, le blues n’est jamais loin avec lui et on l’entend dès les premiers accords  de Self Portrait in Three Colours. Mais le terrain de jeu du pianiste s’étend aussi à ses propres compositions où il lui arrive de siffler comme s’il cherchait un partenaire. Mais il n’en a pas besoin tant sa science du clavier lui permet d’en utiliser toutes les ressources pour ce merveilleux « As Is » où l’intimisme côtoie la flamboyance.

       

Yonathan Avishai est lui aussi un pianiste que nous aimons beaucoup. Son disque en quartet « Modern Times » chez Jazz & People et ses enregistrements pour ECM, en trio ou en duo avec le trompettiste Avishai Cohen, sont de petites merveilles. Mais c’est la première fois que nous l’écoutons en solo avec ce « Retrouvailles », ce qui nous permet de découvrir une autre face de son talent. Que ce soit sur ses propres compositions ou celles des autres (notamment Cole Porter et John Coltrane), il profite de l’occasion pour faire de ses improvisations de véritables expérimentations, cherchant au gré de son jeu des mélodies sur lesquelles il retombe comme par magie. Le tout dans une atmosphère intimiste parfois pleine de recueillement. Ajoutons que là encore, le superbe son du piano doit servir l’inspiration de l’artiste.

https://www.yonathanavishai.net/

       

Enfin, Simon Chivallon est le benjamin de ce quatuor. Grand espoir du piano français en train de devenir grand tout court, il se fait l’écho d’une génération qui n’a pas peur de montrer ses influences diverses et variées, Brassens ou Nino Ferrer aussi bien que Chopin, Gershwin ou Sonny Rollins. Il dessine ces « Esquisses » avec l’assurance d’un vieux briscard du clavier sans perdre pour cela la fraîcheur de son jeune âge et l’élégance qu’il exprime au bout de ses doigts. Un seul reproche, il ne nous offre ici que 31 minutes de musique et quand elle est aussi belle on en écouterait bien un peu plus.

       

Si le piano n’a pas attendu le jazz pour briller de mille feux, c’est bien le jazz qui a « inventé » la formule piano-contrebasse-batterie jusqu’à en faire une formation incontournable pour tout pianiste. Hervé Sellin le sait bien, lui qui a été, pendant des dizaines d’années, le compagnon de musique de dizaines de solistes américains tendance bebop de passage à Paris. Jusqu’à avoir dans le dos l’étiquette « jazz classique » (même si le bop fut d’abord appelé « jazz moderne » mais les temps changent et la mémoire peut flancher). Mais les étiquettes se décollent et Sellin nous le montre magnifiquement avec ce « New Stories » bien nommé (Frémeaux & Associés/Socadisc) qu’il co-signe avec Jean-Paul Céléa et Daniel Humair, l’une des plus belles paires rythmiques depuis presque un demi-siècle. Si ce somptueux trio peut faire penser à ceux de Joachim Kühn, il me rappelle aussi celui qui fut pour moi l’un des meilleurs de Martial Solal, « Suite For Trio » (MPS, 1978), avec le géant de la contrebasse Niels Henning Orsted Pedersen et, tiens donc, Daniel Humair à la batterie ! Mais méfions-nous des souvenirs et des analogies qu’ils peuvent engendrer. Et écoutons plutôt ces « nouvelles histoires » bien d’aujourd’hui. Elles sont splendides et remettent Hervé Sellin à sa place, l’une des plus hautes sur le podium.

https://hervesellin.com/

       

Philippe Vincent



Directeur de la Société OMD (1983 - 1996) spécialisée dans la distribution de labels Jazz
(Enja, Timeless, Muse, Sunnyside, GRP, etc), créateur du label IDA Records (1984 - 1998)
qui enregistra Barney Wilen, Louis Sclavis, Laurent De Wilde, Enrico Pierannunzi
et bien d'autres, Philippe Vincent est membre de l'Académie du Jazz et collaborateur
régulier de Jazz Magazine depuis 2008.

ANGLET JAZZ FESTIVAL - 14 au 17 septembre 2023



C'est toujours un plaisir d'annoncer ce joli festival qui se tiendra comme chaque année entre le théâtre Quintaou et le parc de Baroja. La programmation de cette 16e édition est une fois de plus très riche. Pour ma part, je retiens en particulier dans cette cuvée, le trio de Pierre de Bethmann et le Laurent Coulondre 9tet, le vendredi 15. Et puis le samedi 16, ce qui devrait être le point d'orgue du festival, une rencontre inédite entre deux musiciens d'exception, le pianiste Béarnais Paul Lay et le guitariste Basque Sylvain Luc.

Vous retrouverez la programmation complète sur le site du Festival.

https://angletjazzfestival.fr/

"Notre aventure a commencé en 2008 par un simple pique-nique musical "Jazz sur l'herbe". Au fil des années et du succès, il est devenu en 2014 l'Anglet Jazz Festival que vous connaissez aujourd'hui et qui se déroule depuis, sans interruption, au théâtre Quintaou et dans le parc de Baroja. La "philosophie" demeure identique aux éditions précédentes quant à la programmation. A savoir, accueillir artistes confirmés de la scène internationale, artistes de Nouvelle Aquitaine, ainsi que privilégier un éclectisme sur le choix des musiciens et de leurs projets".

       

https://pierredebethmann.fr/fr/       https://laurent.coulondre.fr/

       

http://www.paul-lay.com/paul-fr       https://www.sylvain-luc.com/

 

Une artiste à découvrir ou à redécouvrir

Rosie ROWELL

Rosie Rowell est une jeune peintre Anglaise basée dans le Devon. Elle se définit elle-même comme une artiste de l'océan. Elle dit "Mes peintures sont uniquement inspirées par les mouvements expressifs et imprévisibles de la mer. J'ai vite réalisé que c'était le sujet que je cherchais, quelque chose de si apaisant et fascinant". Je pense que vous apprécierez ses oeuvres tout à fait originales, aux nuances infinies de bleus.

https://www.rosierowell.com/

​​Une photo, une histoire

USA - South Dakota - Mount Rushmore National Memorial - 05 septembre 2006

Située près de la ville de Rapid City, la sculpture monumentale du Mont Rushmore (18 mètres de haut) représente les Présidents George Washington, Thomas Jefferson, Theodore Roosevelt et Abraham Lincoln. Elle a été sculptée par Gutzon Borglum et son équipe sur une montagne appelée "les six grands-pères" par les indiens Lakotas (Sioux). Leur travail aura duré 14 ans. Le site a été immortalisé dans la scène finale de "North By Northwest" (la Mort aux Trousses), le film d'Alfred Hitchkock (1959).

Mes derniers albums photos en ligne sur Adobe Express

My Favorite Pictures 2002 - 2011


Parmi les milliers de photos que j'ai prises au fil des années, j'en ai sélectionnées quelques-unes, mes préférées.

https://new.express.adobe.com/webpage/CnRlcIvY3MLK6

My Favorite Pictures 2012 - 2023


Parmi les milliers de photos que j'ai prises au fil des années, j'en ai sélectionnées quelques-unes, mes préférées.

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USA - Alaska - Fairbanks - 15 juillet 2010

"I don't have a definition of Jazz. You're just supposed to know it when you hear it".
Thelonious Monk

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